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3 décembre 2024
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Election présidentielle de 2015 : Branle-bas dans les états-majors des partis politiques

Georges Aïdam de l'UNIR et Jean-Pierre Fabre de l'ANC/CST
Georges Aïdam de l’UNIR et Jean-Pierre Fabre de l’ANC/CST

Depuis quelques semaines déjà, l’air du temps au Togo nous indique clairement  que tous les partis politiques du pays ont le regard tourné vers 2015, année de l’élection présidentielle. Dans tous les états-majors, les grandes lignes des stratégies pour la conquête du pouvoir se mettent en place, si elles ne sont déjà définies et affinées. Au pouvoir comme à l’opposition, l’effervescence est perceptible même si certains le cachent pour le moment.
Il ne se passe plus une semaine où les militants des partis politiques n’arpentent les chemins des villes et des villages du pays pour aller à la rencontre de la population. Ainsi, députés, ministres, cadres de l’administration, membres des bureaux des partis politiques et de simples militants retournent dans leur zone d’influences respectives les weekends pour expliquer d’ores et déjà, les enjeux de l’élection présidentielle de 2015. Le scrutin focalise toutes les attentions même dans la capitale ou les partis politiques se rendent compte que le combat électoral ne sera pas de tout repos. Alors, autant mettre toutes les chances de son côté ici et maintenant.

ANC, vitesse et précipitation
Contrairement aux élections antérieures, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) étonne plus d’un par la précocité de ses actions de mobilisations de ses militants pour l’échéance de 2015. Si de par le passé, Jean-Pierre Fabre et ses amis (à l’époque, ils étaient dans l’Union des Forces de Changement : UFC) attendaient l’annonce de la période de la campagne électorale de deux semaines pour aller par monts et vaux au-devant des électeurs,  la donne semble changer cette fois-ci. Depuis le début de l’année 2014, l’ANC est en tournée de sensibilisation.
Déjà, Jean-Pierre Fabre  a écumé tous les villages de la région maritime et s’apprête à repartir de plus belles dans le septentrion pour apporter le message de son parti à ses militants et aux autres populations. A l’ANC, on fixe le cap de 300 cantons a visiter avant 2015. On peut tirer de fières chandelles à Jean Pierre Fabre qui prouve que s’il veut vraiment faire de la politique pour le bonheur de ce pays, il en est capable. Le fait même d’aller parler à la population est un geste louable. Il doit être encouragé dans ce sens. Sauf que pour cette fois ci, il est déjà trop tard pour qu’il puisse atteindre ses objectifs. Ce n’est pas à un an d’une échéance aussi importante que celle de 2015 qu’il faut se lever pour jeter toutes ses forces dans la bataille.
Aujourd’hui, l’ANC est dans une course ou il confond vitesse et précipitation. On dirait qu’il les mélange. Il aurait dû, dès l’échec de 2010 enfourcher  immédiatement son cheval et repartir de plus belle pour garder au chaud son électorat et en convaincre d’autres. Malheureusement, il s’est enfermé dans un aveuglement obsessionnel du pouvoir qu’il a perdu du temps, trop de temps.
Pendant quatre (4) ans, il a marché pour revendiquer sa prétendue victoire. Si au départ, il avait encore avec lui la totalité de ses militants et sympathisants, ce capital électoral s’est étiolé au fil des marches de chaque samedi dans les rues de Lomé. Les promesses de reconquête du fauteuil présidentiel tardant à se concrétiser, beaucoup ont dû le laisser, seul, poursuivre sa quête de l’hypothétique titre de président de la République.
Au début de l’année 2013, il ne restait qu’une cinquantaine d’irréductibles et inconditionnelles, qui ne pouvant pas déserter totalement la chaumière, le suivait dans ces errements incompréhensibles au commun des togolais. Qu’a-t-il gagné aujourd’hui ? Lui seul peut répondre car aux yeux de tous les togolais, il a lamentablement échoué pour finalement se complaire dans la peau du chef de file de l’opposition.
Au vu de tout ceci, les gesticulations tardives de l’ANC quant à la mobilisation de ses troupes ne porteront pas leurs fruits. Vitesse, précipitation, impréparation ne sont pas les clés d’une réussite en politique. Malheureusement, c’est ce que fait l’ANC en ce moment.

UNIR, méthode et organisation
Qui va lentement, va surement semble être la devise du parti présidentiel qui commence lui aussi à se préparer pour le scrutin de 2015. Sauf qu’ici, c’est la phase terminale de cette mobilisation pour une victoire du candidat du parti en 2015, étant donné que le travail a commencé depuis très longtemps, tout juste après la victoire du candidat Faure Gnassingbé en 2010.
Ayant conscience qu’un tiers de l’électorat n’avait pas porté sa voix sur lui, Faure Gnassingbé a immédiatement compris le message et s’est donné pour tâche d’apporter des réponses aux inquiétudes de ces togolais.
Des décisions politiquement courageuses comme la mort de RPT et la création de l’Union pour la République (UNIR), l’ouverture de grands chantiers dans tous les secteurs (éducation, agriculture, infrastructures routières, réformes dans l’administration, amélioration du climat social, la Commission Vérité Justice et Réconciliation :CVJR..), autant d’actes posés par le président du parti UNIR qui ont fini par emporter l’adhésion des plus sceptiques. La victoire du parti à l’élection législative de 2013 n’est qu’une illustration de travail de fourmi que fournissent les militants de UNIR.
En cette année pré-électorale, sans  dormir sur les lauriers, UNIR, tel un artisan, sans relâche, poursuit son action pour parfaire l’œuvre. Conscient que tout n’est pas parfait, Georges Aidam, le vice-président de UNIR, aidé dans sa tâche par la convention des femmes UNIR et d’autres militants dévoués repassent en première ligne pour une remobilisation des troupes à travers des rencontres, des sessions de formations des jeunes cadres du parti, des sensibilisations dans tout le pays. Nul sans doute que d’ici la fin de l’année, UNIR aura fini de boucler la boucle avec un bilan à défendre pendant la campagne électorale de 2015.
Comme dit l’adage, rien ne sert de courir, il faut partir à point. L’ANC doit en faire son credo.
Ali SAMBA

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