Ils étaient tous présents, ou presque, les partis politiques du Togo, à la 12e rencontre du Cadre Permanent de Concertation (CPC), la 1ère après l’annonce du Gouvernement fixant la période des élections législatives et régionales au 1er trimestre 2024.
L’audit du fichier électoral, le renouvellement des institutions et le découpage électoral sont les sujets inscrits au débat. Selon Pacome Adjourouvi, l’actuel Président du CPC, le découpage électoral a été un sujet important longuement discuté par les participants.
En effet, tous les partis présents y sont allés de leur proposition. Sans surprise, l’ANC s’est arc-boutée sur sa position exprimée tant et tant de fois. ” Nous sommes heureux que cette question ait retenu l’attention du CPC et qu’on ait accepté d’en parler en espérant que ce problème va être régler en tenant compte du principal critère qui est la démographie.
Il ne serait pas bien qu’un nombre important de la population désigne peu de députés alors qu’un nombre moindre désigne plus de députés, étant tous des citoyens. Evidemment il y a d’autres critères qui peuvent rentrer en jeu. Mais celui que la constitution nous recommande est la démographie. Nous y veillerons pour que ce soit bien fait “, a déclaré Komi Manti, le représentant de l’ANC au CPC.
A cette position figée de l’ANC, Pacôme Adjourouvi tempère un peu cette position figée de l’ANC en estimant que le découpage électoral ne peut pas se faire sur le seul critère démographique.
Il fait savoir qu’à côté de la démographie, il y aussi l’éthique, la solidarité entre les territoires et tous ces éléments doivent être pris en compte pour arriver à quelque chose d’acceptable pour tout le monde. ” Des propositions ont été faites pour plus de représentations de tout le territoire de notre pays, mais pas que sur la base de la démographie, à côté de la démographie, il y a aussi l’éthique, il y a la solidarité entre les territoires, et tous ces éléments doivent être pris en compte pour arriver à quelques choses qui est acceptable pour nous. Je dois dire que des propositions ont été faites pour plus de représentation de tous les territoires de notre pays “.
C’est dans cette ordre d’idée que le groupe de Me Tchassona Traoré du MCD et Béliki Akoété de CPP partent sur une idée de prendre la commune comme base pour une représentation équilibrée de la représentation nationale. ” On a 117 communes, il faut aller sur cette base de sorte qu’il y ait au moins un député par commune pour que la représentation du pays soit équitable “, a indiqué Me Tchassona Traoré. Dans un communiqué, le parti ADDI fait savoir que le découpage électoral actuel au Togo est inéquitable et défavorise les populations de certaines régions. ” Les communes auraient pu servir de base pour déterminer le nombre de députés. Malheureusement les communes n’ont pas été déterminées à partir de critères objectifs et équitables. Ainsi, en plus du risque de ne pas apporter une solution idoine au problème d’iniquité, cette base de découpage a l’inconvénient d’augmenter considérablement le nombre de députés (117) par rapport à la population “, lit-on dans le communiqué.
Participant à cette rencontre ; Atchole Aklesso, le secrétaire exécutif du parti au pouvoir UNIR a estimé que la question de découpage électoral n’est pas inhérente au Togo, mais récurrente à tous les autres pays. ” A chaque fois qu’on parle d’élection, au niveau du parti UNIR nous en discutons et ce matin nous avons apporté notre contribution pour trouver une solution à ce problème “, a-t-il dit à la sortie de la rencontre. ” Ce que nous faisons au CPC, ce ne sont que des propositions au Gouvernement. Nous formulons le vœu que ce soit pris en compte mais rien ne contraint le gouvernement à transcrire exactement ce que nous avons retenu. Mais ce qui est important à souligner aussi, c’est que le Chef de l’Etat a toujours été attentif à toutes les propositions qui ont été faites par le CPC “, a-t-il ajouté.
Les discussions au CPC vont se poursuivre cette semaine avec la recherche du consensus sur cette question du découpage électoral. Les autres points comme l’audit du fichier électoral et le renouvellement des institutions suivront.
Selon Adjourouvi Pacome, ils iront très vite dans les travaux afin de faire des propositions concrètes au Gouvernement avant la fixation du chronogramme par la CENI.
Ali SAMBA