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3 décembre 2024
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PARLEMENT-ANC-REFUS DE SIEGER : Et si Jean Pierre Fabre renonçait également à son mandat de Maire Golfe 4 

Nous sommes dans la cinquième République. Avec un régime parlementaire où le parlement élira le prochain Président du Conseil des Ministres, où également et le Parlement et le Sénat désigneront le prochain Président de la République. Les deux hauts responsables bien évidemment dans la majorité parlementaire.

La cinquième République, en marche à pas assurés, a enregistré la semaine passée une sortie médiatique de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) de Monsieur Jean Pierre Fabre. Une sortie sans surprise finalement puisqu’on peut facilement l’assimiler à un décor.  Jean Pierre Fabre et son parti l’ANC ont décidé de ne pas siéger à l’Assemblée nationale. C’est leur choix mais tout de même pour quelle plus-value ?

« …L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) ne siègera pas à la nouvelle Assemblée nationale », a annoncé le parti dans sa déclaration liminaire présentée à l’occasion par Eric Dupuy, le Secrétaire national en charge de la communication.

Pour Jean-Pierre Fabre et ses acolytes, l’adoption de la nouvelle Constitution est une manœuvre du parti au pouvoir pour « forger un système politique bâtard qui lui permet de s’attribuer à tous les coups, tous les sièges de l’Assemblée nationale et de faire élire le chef de l’Exécutif tous les six ans, par le parti majoritaire, donc le RPT/UNIR, un système qui offre une voie de contournement de la limitation des mandats et permet à Faure Gnassingbé de demeurer au pouvoir ad vitam aeternam ».

Le parti est amplement revenu sur les motivations de sa décision, dans un mémorandum y relatif présenté par Francis Pédro Amuzun, chargé des relations avec la presse. « A la lecture de la nouvelle Constitution, il apparaît clairement que tout cet imbroglio (…) n’a en réalité qu’un seul objectif : consacrer le maintien d’un homme à la tête du pays, de l’Etat et de toutes ses institutions, sans passer par l’onction directe du Peuple souverain », relève l’ANC qui souligne n’avoir nullement vocation à « valider l’immoralité et l’indécence politiques ainsi que la culture de l’illégalité tranquille qui gouvernent notre pays depuis un demi-siècle ».

Qu’est-ce qui pourrait autrement justifier l’absence de l’ANC au Parlement ?

Une chose est sûre, l’ANC a clairement maintenant donné sa position. Elle ne siégera pas à l’Assemblée nationale.  Dont acte. Et si les raisons étaient toutes autres ?

Avec un seul siège obtenu lors des dernières législatives , le parti de Jean Pierre Fabre est affaibli politiquement aujourd’hui eu égard à toutes les illusions vendues aux militants et se présentant comme la véritable force politique de l’opposition. Désillusionner donc, l’ANC ne pourrait que se réfugier dans une telle posture de refus de siéger pour essayer d’atténue la dose de honte bue.

Autres considérations à ne pas du tout négliger, ce sont les rapports qu’entretiendraient le parti de Jean Pierre Fabre avec l’ADDI du Professeur Aimé Tchabouré Gogué , ainsi qu’avec la DMP de madame Brigitte Adjamagbo-Johnson, qui elle pour rien au monde ne pouvait refuser cette opportunité tant rêvée d’être au parlement. Pour ce qui est de Me Dodzi Paul Apévon, ces derniers rapprochements avec Jean Pierre Fabre le confineraient dans une situation assez difficile personnellement mais aussi ambiguë pour son parti les FDR.  L’ANC et les FDR célébraient presqu’un mariage dans le sujet modification constitutionnelle jusqu’à la proclamation des résultats définitifs des élections législatives. L’équation semble embarrasser de nos jours le parti de Me Apevon qui doit prendre une décision radicale de siéger à l’Assemblée nationale ou de suivre tel un mouton politique la ligne tracée par l’ANC de Fabre, la ligne de refus de siéger.

Un autre aspect qui rendrait difficile à l’ANC de siéger au Parlement est son éventuelle cohabitation sur des sujets d’intérêt général avec la personne de l’Honorable Brigitte Adjamagbo- Johnson  aujourd’hui de la Dynamique de la Majorité du Peuple (DMP) après leur avoir rendu la vie difficile quand elle était la chef d’orchestre au sein de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) de feu Agbéyomé Messan Kodjo. Jean Pierre Fabre et son parti n’auraient pas encore digéré « la trahison » de dame Brigitte que même s’imaginer la côtoyer lors des séances à l’Assemblée nationale, serait assimiler à une sorte de harakiri.

C’est dire donc que les opposants togolais n’ont pas fini avec les haines de l’un envers l’autre, des mesquineries politiques, des roublardises, des méchancetés gratuites, des coups bas pour espérer un jour se prendre en charge et considérer les aspirations de leurs militants qu’ils font toujours l’erreur d’assimiler aux populations togolaises.

Et si pour une fois l’ANC s’efforce de ne pas faire une chose et son contraire à la fois ?

La nouvelle constitution combattue par l’ANC de Jean Pierre Fabre est entrée en vigueur depuis le 6 mai 2024. Cette Constitution qui consacre le régime parlementaire désormais devra également régir toutes les institutions de la Républiques, idem pour les Mairies.

Si l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a librement choisi de ne pas siéger à l’Assemblée nationale, le courage indien exprimé voudrait également que Jean Pierre Fabre renonce à la gestion de la Mairie Golfe 4 pour être cohérent et conséquent. Pour information, le poste de Maire n’aurait été possible à Jean Pierre Fabre qu’avec le soutien du parti au pouvoir UNIR qui aurait fait certaines concessions et instruit ses conseillers municipaux  de lâcher du lest au bénéfice de l’ANC.

Si aujourd’hui l’institution phare de la Cinquième République qu’est le Parlement ne requiert aucune considération de la part de l’ANC pour y siéger, il serait cohérent  que Jean Pierre Fabre et ses acolytes aient le courage de débarrasser également le plancher de la Mairie Golfe 4. Tout simplement. Mais vouloir cohabiter dans une autre structure sous la cinquième République et faire le buzz ailleurs, n’a rien de lucide, de pragmatique et de politiquement mûr ou correct.

« L’ANC ne manifestera aucune présence dans la gestion de ce désordre politique institutionnel … Il est inopportun, inapproprié et mal fondé qu’elle siège dans une Assemblée constituée dans de telles conditions » a écrit le parti ANC avant de s’affirmer convaincu  que « les candidats proclamés élus ont été tout simplement et arbitrairement désignés, en marge d’un décompte effectif et sincère des voix » a-t-elle poursuivi.

Aujourd’hui à l’ANC, le vocabulaire a évolué. On ne parle plus de députés « nommés » mais de « désignés ». Dont acte.

Crédo TETTEH

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