MILLENIUM CHALLENGE COORPORATION : La clairvoyance des autorités togolaises

Au mois de Décembre de l’année dernière, les autorités togolaises ont décidé de suspendre le processus pour l’accès au programme Compact du Millénium Challenge Corporation (MCC) pour une période de 3 à 6 mois. Une correspondance officielle en date du 17 Décembre 2024 a été adressée à cet effet à Alice Albright, la PDG du MCC. Le MCC est un programme d’aide des États-Unis qui vise à promouvoir la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement, à travers des programmes ”Compacts”, des subventions conséquentes à long terme.

Mais alors, que n’avons-nous pas entendu de la part de certaines personnes qui se moquaient ouvertement du gouvernement togolais et qui fabriquaient, à leur bon vouloir, des fausses raisons de la demande des autorités togolaises, alors que ces dernières ne privilégient que les intérêts des populations togolaises, notamment celles la région des savanes qui font face à des actes de terroristes.

En effet, après avoir satisfait à plusieurs indicateurs clés du tableau de score du MCC grâce à des réformes dans plusieurs domaines comme la bonne gouvernance, la transparence économique, la lutte contre la corruption, le respect des droits civiques, le pays a été éligible au programme Compact qui devrait induire une subvention à long terme de la part du MCC. Cependant, le partenaire du Togo excluait la région des savanes de la mise en œuvre du Compact.

Pour le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé et son gouvernement, il n’en est pas question. La région des savanes faisant partie intégrante du pays, la mise en œuvre du Compact se fera sur toute l’étendue du territoire, y compris la région des savanes, ou ne le sera pas. C’était la position ferme tenue par les plus hautes autorités du pays qui ont donc demandé la suspension des discussions avec le MCC pour une période de trois à 6 mois, avant que ce dernier ne ponde aussi un communiqué avec des explications alambiquées.

Le moins que l’on puisse dire aujourd’hui, quelques mois seulement après la suspension des discussions et à l’aune des derniers développements de l’actualité politique des Etats-Unis (pays du MCC), c’est que le Gouvernement togolais a eu raison de privilégier sa position attentiste et de mettre ”pause” sur les discussions qui étaient en cours. Car, dans 90 jours, on chantera le ”Requiem Aeternam” au MCC. C’est la décision prise par l’administration Trump à travers le Department of Government Efficiency (DOGE).

On peut se féliciter, alors, de la sagacité de Faure Gnassingbé dans cette affaire. Lit-il dans une boule de cristal ? Nous ne saurons le dire. Bien lui en a pris quand même. Imagine-t-on un seul instant le tracas et le traquenard dans lequel serait actuellement le gouvernement s’il avait accepté les désidératas du MCC, incluant ces fonds dans le budget national alors que ces derniers ne seront plus débloqués ?  Il serait en train de faire des pieds et des mains, comme certains de ses homologues de la sous-région, avec ce qu’il y a d’humiliant pour un chef d’Etat, de demander un report de la décision de l’administration Trump. Le Togo ne connaîtra pas cette déculottée.

Ce qui est constant est que le Chef de l’Etat ne transige pas sur la dignité de son peuple. Quelque que soient les millions de dollars offerts par les partenaires techniques et financiers, ces derniers ne devraient pas en imposer aux autorités. A défaut, que les fonds retournent d’où qu’ils viennent. Les Togolais, peuple travailleur, retrousseront farouchement les manches pour traduire dans les faits, les réformes courageuses entreprises depuis quelques années pour le développement du Togo et pour le bien des hommes et femmes qui y vivent.

Ces réformes, elles se poursuivent avec des résultats probants dans tous les secteurs du pays. N’en déplaisent à ceux qui jouent aux aveugles et qui refusent de se rendre à l’évidence, que le Togo avance dans son développement, à son rythme bien sûr. Où sont-ils, ceux qui se sont réjouis des arguments fallacieux du MCC dans son communiqué du 19 Décembre 2024, mettant le curseur des désaccords ailleurs, autre que ce que le gouvernement préconisait. Ils devraient en avoir honte. Mais ça, c’est leur problème qu’ils iront gérer avec le MCC. Le Togo qui, dans cette affaire du MCC, a réalisé des scores qu’aucun pays n’a pu faire, mais qui n’a jamais accédé au Treshold, lui, poursuit sa marche vers des lendemains meilleurs…

ALI SAMBA

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