L’Agence nationale de la météorologie (ANAMET) a présenté ses prévisions pour la grande saison des pluies dans le Sud-Togo. Dr Latifou Issaou, DG de ANAMET et ses collaborateurs étaient devant la presse ce 14 mars 2025, pour donner les tendances attendues sur les différents plans : climatique, agricole et hydrologique.
Des précipitations déficitaires sont attendues dans le sud de la région Maritime et le nord de la région Centrale, évoluant vers une situation normale entre le mois de mars à mai. En revanche, le reste du pays connaîtra une pluviométrie normale à tendance excédentaire. Entre avril et juin, les précipitations seront généralement normales à excédentaires sur tout le territoire.
Sur le plan agrométéorologique, la saison des pluies devrait démarrer tardivement dans le Sud-Togo. Les dates de fin de saison agricole seront précoces à normales dans les régions des Plateaux et Maritime. Des séquences sèches longues à tendance normale sont également attendues, aussi bien en début qu’en fin de saison. Certaines localités comme Tsevié, Assanhoun et Agbelouvé ont déjà reçu des pluies importantes, permettant aux populations de préparer les activités agricoles. Cependant, à Lomé et dans le sud-ouest, les précipitations tardent à arriver, compliquant la situation pour les agriculteurs.
Face à une saison des pluies plus courtes et plus irrégulières, il est primordial que les populations, les agriculteurs et les autorités prennent les mesures nécessaires pour minimiser les risques et s’adapter aux nouvelles réalités climatiques. ” Pour les agriculteurs, il est essentiel d’utiliser des variétés à cycles courts. En effet, les prévisions indiquent que, dans le Sud-Togo, la saison des pluies commencera plus tard que d’habitude et se terminera plus tôt. Face à cette durée raccourcie, il est crucial d’adopter des variétés adaptées pour assurer une production suffisante et répondre aux besoins de la population “, conseille le directeur général de l’ANAMET.
La situation sera excédentaire dans le bassin du Mono inférieur ,s’agissant de l’hydraulique. Quant au bassin du Lac Togo, il devrait enregistrer une situation normale à excédentaire, laissant prévoir des risques d’inondations dans certaines zones riveraines. ” En ce qui concerne les inondations, les observations et prévisions indiquent qu’au niveau des différents bassins, la situation sera normale à excédentaire. Cela signifie que certaines rivières risquent de déborder, et il est essentiel que les populations riveraines prennent des dispositions pour évacuer temporairement les zones à risque, en attendant un retour à la normale “, a précisé Dr Issaou.
Pour le Grand Lomé, il est particulièrement important d’anticiper et de prendre les mesures nécessaires. ” L’État a d’ailleurs déjà engagé des actions en ce sens, notamment à travers la plateforme de réduction des risques et des catastrophes. Un ensemble de mesures a été mis en place pour renforcer la résilience des populations face aux phénomènes de stagnation des eaux, qui surviennent lors de périodes à haut risque “, a rappelé le responsable de l’ANAMET.
L’ANAMET est confrontée à un manque de ressources adéquates pour mener à bien ses activités. Cette situation complique la diffusion des informations météorologiques essentielles à la population et aux agriculteurs. Une collaboration poussée est souhaitée entre l’ANAMET, l’Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC), la Croix Rouge Togolaise (CRT) et la Croix-Rouge d’une part pour l’anticipation des risques climatiques et d’autre part, l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) afin d’adapter les variétés agricoles aux changements climatiques.
Dodo Abalo