Après l’élaboration des curricula d’éducation à la lutte contre la corruption, prévue au mois d’Août-septembre 2025, le pré-test du projet qui sera mis en œuvre lors de l’année scolaire 2025-2026 dans le grand Lomé (Lycée de Légbassito, Lycée technique d’Adidogomé) et dans la préfecture de la Kozah (Lycée Kara Sud et CRETFP Kara), l’extension du pré-test l’année scolaire 2026-2027, la généralisation du projet se fera l’année scolaire 2027-2028.
C’est le programme élaboré dans le cadre du déroulement du ”projet d’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo” initié par la Haute autorité de la prévention et de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA). Estimé à plus de 650 millions de francs CFA, le projet sera implémenté aussi dans les universités publiques du Togo et à l’école nationale d’administration.
Pour la HAPLUCIA, l’avenir d’une nation repose sur l’éducation de sa jeunesse. Lutter contre la corruption dès l’école, c’est préparer un Togo plus éthique, plus équitable, plus prospère. C’est investir dans une citoyenneté éclairée, un leadership responsable et un développement durable. D’où l’initiative du projet. Isaac Tchiakpé, le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, n’en pense pas moins. Il a indiqué qu’en intégrant la lutte contre la corruption dans les salles de classe, le Togo espère former une nouvelle génération de citoyens responsables et intègres, capables de refuser la corruption et de construire un avenir plus juste pour le pays. ” Il s’agit de promouvoir l’enseignement des valeurs d’éthique, d’intégrité, de probité, d’honnêteté, de redevabilité et de responsabilité à tous les niveaux du système d’éducation et de formation, afin de prévenir et combattre la corruption sous toutes ses formes au Togo “, fait-on savoir.
L’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption, dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo, se fera suivant deux approches : l’approche intégrée et l’approche modulaire. L’approche intégrée consiste à intégrer dans des disciplines déjà existantes, les concepts et notions relatives à la lutte contre la corruption. Elle serait recommandable dans l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire et secondaire général et technique où un effort a été déjà entamé et se poursuit en matière de réforme curriculaire. L’approche modulaire, qui consiste en l’élaboration d’un ou plusieurs modules de formation en fonction des niveaux ciblés, serait indiquée pour l’enseignement technique et la formation professionnelle, ainsi que l’enseignement supérieur.
” Ce projet incarne une ambition majeure de notre pays : agir à la racine pour prévenir durablement la corruption, en inculquant aux jeunes générations les valeurs fondamentales d’intégrité, d’honnêteté, de responsabilité et de civisme “, a déclaré Kimélabalou Aba, le Président de la HAPLUCIA.
Pour lui, il s’agit d’un changement de paradigme qui reconnaît que la lutte contre la corruption ne peut être uniquement basée que sur les instruments juridiques ou répressifs. Elle doit aussi, et surtout, passer par l’éducation pour un changement de comportement. ” En dotant les apprenants d’outils intellectuels, moraux et citoyens pour reconnaître, prévenir et rejeter les comportements déviants, le Togo fait le choix de l’anticipation, de la prévention et de la transformation en profondeur “, a-t-il ajouté.
A la HAPLUCIA, on relève que depuis la création de l’institution, la prévention de la corruption par la sensibilisation, la communication, l’information, l’éducation et la formation pour un changement de comportement, est au cœur des stratégies de lutte afin de susciter un éveil de conscience des populations sur le danger que constitue ce phénomène. L’intégration de l’éducation à la lutte contre corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo peut constituer un élément catalyseur du changement.
Lors d’une conférence de presse pour la présentation du projet, les initiateurs ont appelé les hommes et femmes de médias à un accompagnement pour une réussite.