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17 mai 2024

LITTÉRATURE : ”Le Bouc” de Robert Dussey

Le Bouc, c’est le titre du nouveau roman du   ministre des affaires étrangères du Togo, Robert Dussey. L’œuvre de 177 pages évoque la vie, la mort à travers le vécu de Koné, le personnage principal du roman, fait de vagabondage et de débauche sexuelle.

” Le Bouc pourrait être lu comme une critique sociale qui interpelle, non seulement les parents, quant à la bonne éducation de leur enfant, mais aussi tous les partenaires de l’éducation qui avaient, à un moment donné, démissionné devant leur responsabilité “, a relevé le critique littéraire, Guy Missodey. Selon l’écrivain Kangni Alem, ”Le Bouc” est un roman séduisant, d’une grande qualité littéraire, facile à lire.

Dans la présentation de    l’œuvre, Guy Missodey indique que le lecteur se rendra vite compte que dans le contexte du récit, la vie de Koné, durant sa courte existence, répond à l’image que reflète le Bouc par rapport à ses comportements sexuels : il ne se maîtrise pas, il est plutôt soumis à ses pulsions sexuelles. En moins de trois ans, et à moins de quinze ans d’âge forniquer avec Bella, Christine, Régine, Lucie, Kadi, Florentine, Alice, Akissi, sans compter les coups isolés d’un soir, on comprend d’ailleurs que Koné porte avec fierté son surnom de ” Doyen “, à lui attribué par ses congénères. Ce faisant, l’auteur assimile son personnage à un animal, le bouc (au sens le plus trivial de la perception qu’on pourrait avoir de cet animal). Ce qui induit que l’une des intentions, (si ce ne sont pas des obsessions) de Robert DUSSEY serait didactique.

A en croire Guy Missodey, Le Bouc pourrait, à cet effet, être lu comme une critique sociale qui interpelle, non seulement les parents, quant à la bonne éducation de leur enfant (on note un certain laxisme chez Christelle dans l’éducation de son fils unique Koné, parce que, orphelin, elle voudrait le ménager), mais aussi tous les partenaires de l’éducation qui avaient, à un moment donné, démissionné devant leur responsabilité. D’ailleurs, le président de l’association des parents d’élèves du collège de Koné a reconnu leur part de responsabilité, suite au malaise instauré dans le collège lorsque des cas de tuberculose ont été cliniquement dépistés dans l’établissement.  ” Le roman pourrait aussi être lu comme une tentative de réponse à la question du Mal “, a dit Guy Missodey.

Mais Robert DUSSEY, qui n’attend pas nous simplifier la réflexion, va nous introduire sur un autre champ : celui du christianisme. ” Aussi, le dernier chapitre du roman, ” La rencontre divine ” est-il structuré par les échanges entre Christelle et le Pasteur. Ce chapitre se présente comme un affrontement, un conflit idéologique qui connaitra son point d’inflexion, son paroxysme, par la révolte de Christelle face à une certaine mauvaise foi de Dieu “, fait savoir Guy Missodey,

Aussi, la lecture du dernier chapitre ne peut s’empêcher de s’interroger sur les convictions religieuses de l’auteur. En effet, une lecture facile du roman, victime des élans du christianisme, qui saturent l’argumentaire du Pasteur, pourrait vite conclure qu’il s’agit d’une profession de foi de l’auteur qui se rappelle ses cours de Théologie fondamentale et de Théologie dogmatique au séminaire.

Il faut souligner que le nouvel ouvrage du professeur Robert Dussey, a été présenté et dédicacé, le 8 avril 2024, à la salle professeur Koffi Ahadzi-Nonou de la présidence de l’Université de Lomé. C’était en présence des enseignants-chercheurs, des amoureux de la littérature et des étudiants, venus en grand nombre. ‘’Le Bouc’’ est publié aux éditions Alpha-Oméga,

Rappelons que l’auteur, Robert DUSSEY a aussi écrit L’Afrique face au Sida (1996), La Vie sans vie (2000), l’Afrique malade de ses hommes politiques (2008).

Ali Samba

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