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16 mai 2024

LEGISLATIVES/REGIONALES : Pas si simple, l’arbitrage du distingué militant Faure Gnassingbé.

En son corps défendant, le Président du parti UNIR a avoué l’échec de ses poulains à s’entendre sur les candidatures aux deux élections à venir. Il y a plus de candidats que de place disponible et les conciliabules demandés pour que les uns et les autres s’entendent n’ont rien donné. Tous les préposés ont maintenus leur proposition de candidature.

Arbitrage à haut risque

Selon les indiscrétions, presque tous les députés sortants ont candidaté. Ajouté à ceux-là, des jeunes loups aux dents bien longues qui estiment que le moment est arrivé pour eux aussi de se jeter dans l’arène et ramener des voix au parti à l’Assemblée. Du reste, certains anciens barons nourrissent, eux aussi, le rêve de revenir sous les feux des rampes pour bénéficier des délices parlementaires jusqu’en 2030. Les responsables du parti ont eu le tournis au vu du nombre des candidats à la candidature. Et ayant échoué à convaincre X ou Y de renoncer à son désir d’être candidat du parti UNIR, ils ont tout simplement refilé la patate chaude à Faure Gnassingbé.

Qu’à cela ne tienne. Faure Gnassingbé ira au charbon. Allait-il refuser d’endosser cette responsabilité ? C’est mal connaitre l’homme. Mais  il prévient : « il y aurait des déceptions, il y aurait de la tristesse. Ne comptez pas sur moi pour prétendre que nos choix seront pas parfaits en tant que partis. Nous pouvons nous tromper, parce que nous sommes des hommes », a-t-il déclaré lors du congrès de Kara. Connaissant les ressaisissements qui peuvent naitre d’un tel arbitrage que beaucoup jugeront ‘’imparfait’’, le Président du parti appelle les militants à ne pas se laisser aller. « Il y a de la concurrence. Nous devons choisir nos candidats à ces élections. Nous avons cette chance redoutable que ceux qui peuvent accomplir la mission, sont beaucoup plus nombreux que les places qui sont disponibles. Mais nous comptons sur ce qui fait notre force : l’unité. Je nous engage à taire nos divisions ».

Pour Faure Gnassingbé, c’est cette une unité qui peut compenser les imperfections des choix qu’il va  opérer. « Je compte sur ce sens de responsabilité , sur cette maturité des militants et des militants responsables que vous êtes, pour que nous puissions vers nos populations, leur dire ce que nous avons fait de bien , leur expliquer ce qui n’a pas marché, leur promettre ce que nous pouvons faire dans l’avenir », a-t-il appelé. Sera-t-il écouté ?  On jugera sur pièce le moment venu puisque l’autre mot quoi a été abondamment  prononcé lors ce congrès est la discipline.

La discipline du parti.

Faure n’y est pas allé par quatre chemins pour le faire comprendre aux délégués militants. Elle l’un des  marqueurs qualitatifs à inclure dans la démarche militante et politique. « La prise de conscience de l’importance des enjeux de l’heure doit nous conduire à faire le choix -mature et responsable- de renforcer la discipline dans nos rangs, à tous les niveaux de l’organisation du parti. Nous pouvons à cet égard emprunter utilement cette affirmation à nos amis de l’armée et l’adapter à l’engagement militant, en disant que « La discipline fait la force des partis », a-t-il lancé à l’endroit des militants. A cela, il faut ajouter l’humilité, qui, disons le franchement et sincèrement, n’est pas la chose la mieux partagée chez certains militants de UNIR. L’arrogance d’appartenir au parti au pouvoir les enivre tellement qu’il se croit être au-dessus de tout le monde dans le pays. C’est clair que le distingué militant les connait. C’est pourquoi il a insisté sur le sujet. « La complexité croissante de la vie avec la multiplication des crises et la persistance de leurs effets dans toutes les régions du monde nous engage en effet à beaucoup d’humilité : Reconnaître que nous ne sommes pas infaillibles, et que tous les succès dont nous pouvons nous réjouir aujourd’hui restent perfectibles », a conseillé Faure Gnassingbé qui les appelé à plus de solidarité. Il n’a pas tort, le Président. Ses frères et sœurs du parti n’ouvrent pas suffisamment la main. « Notre adhésion à la vision et aux idéaux du parti UNIR doit s’exprimer à travers des politiques, programmes, initiatives, attitudes et actions qui témoignent d’un engagement permanent à être au service des populations togolaises », a martelé Faure Gnassingbé. Espérons que cet important message du Président du grand parti UNIR ne tombe pas dans des oreilles de sourds.

Enjeux des législatives

Pour Atcholé Aklesso, le secrétaire exécutif de UNIR , il s’agit d’enregistrer une victoire électorale qui renforce le nombre de sièges du parti au Parlement, afin de permettre à Faure Gnassingbé de poursuivre la mise en œuvre de son projet de société, de maintenir la stabilité politique du pays et de renforcer nos acquis démocratiques. Dans un entretien à nos confrères de Jeune Afrique, Atcholé Aklesso se réjouit de la décision de l’ensemble des partis politiques de l’opposition de se mesurer à son parti dans le cadre de ce double scrutin. « Nous en profitons pour saluer la décision de ces forces politiques républicaines issues de l’opposition, qui ont pris conscience que les absents ont toujours tort et que, dans un système démocratique, la vocation de tout parti politique est d’aller à la compétition électorale pour mesurer son poids politique et peser sur la gestion de la cité », a-t-il dit, ajoutant que pour UNIR, être confrontés à des adversaires en matière électorale est un atout. « C’est le moment de nous jauger nous-mêmes et de mesurer la confiance que le peuple place en nous », a-t-il déclaré. Il a rappelle à bon escient que depuis les législatives de 2018, il y a eu deux élections majeures dans le pays : les élections municipales en 2019 et présidentielle en 2020, remportées haut les mains par UNIR.

Les élections dans la paix

Faure Gnassingbé a rappelé que les périodes électorales sont des périodes où le débat politique se tend et qui sont propices à des rivalités de toutes sortes. UNIR fera l’objet de toutes attaques inimaginables. Il en est conscient. C’est d’ailleurs pourquoi il a demandé aux militants du parti à la colombe de ne pas céder aux provocations d’où qu’elles viennent. « On nous accusera de tous les maux pour pouvoir avoir les suffrages des populations. Nous sommes un parti de gouvernement, nous devons garder notre calme parce que si les choses se détériorent, nous serons tenus pour responsable même si nous n’avons pas jeté la première pierre. La vigilance que nous avons par le passé, doit être accrue en abondance », a conseillé, une fois de plus, Faure Gnassingbé.

A un moment où le pays est en proie à des velléités terroristes, il est demandé à tous les militants de d’adopter une approche proactive, en cultivant une interaction dynamique avec les forces de défense et de sécurité ; non seulement dans les localités touchées mais aussi partout ailleurs pour que les élections à venir se déroulent dans la paix et la quiétude.

ALI SAMBA

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