Votre Journal d'information -

21 novembre 2024
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Invité de la Semaine : “Ce n’est pas parce que nous sommes une des nouvelles formations politiques arrivées sur la scène que nous devons forcement nous aligner sur telle ou telle coalition de partis politiques.”

Bain de foule du président du PArti des Togolais, à Sokodé.
Bain de foule du président du Parti des Togolais, à Sokodé.

Mr Olympio Bonjour !
Bonjour à vous et merci de me recevoir.

Pourquoi voulez-vous être le Président des Togolais ?
Posée comme telle, je pourrais vous répondre tout simplement que c’est parce que ce pays a besoin d’une alternance et d’un nouveau Président. Mais non, ce serait trop simple. Alors permettez-moi de vous renvoyer à mon livre : ” Je prends le Parti des Togolais” qui vient d’être mis sur le marché togolais ” et dans lequel je donne des pistes de réponses à votre question. Toutefois, puisque la question reste posée je vous dirai ceci.
Avant tout, comprenez que mon seul et unique objectif est de donner aux Togolais un mieux-être, des conditions qui les sortent d’une pénibilité de vie, et leur offrent l’opportunité de s’épanouir individuellement et collectivement.
Pour contribuer à l’amélioration du quotidien de tous les Togolais, et non d’une minorité, il faut disposer des instruments de l’Etat pour mettre en place un autre système politique qui redonne aux Togolais leur liberté d’initiative et d’entreprise, une démocratie pleine et une égalité des chances devant les opportunités.
L’engagement politique était inscrit en moi depuis toujours car je veux bousculer la réalité d’un présent qui n’est en rien la destinée du Togo. Je veux donc être le Président des Togolais parce que j’ai l’ultime conviction qu’après quarante-huit années de pouvoir confisqué par un système réducteur pour le Togo, l’alternance s’impose. Je veux être Président du Togo parce que je suis Togolais. J’ai entendu les cris et l’appel de mes frères et sœurs Togolais quand j’ai rendu visite à 318 familles de Cinkasse à Aneho. Je vois leur désespoir, leur souffrance quotidienne et croyez-moi, tout ce qui touche mon pays le Togo et l’ensemble des togolais ne me laisse point indifférent.

Votre slogan politique est Gamesu (il est temps). Pourquoi est-il temps ?
En effet, cela fait une cinquantaine d’années que le Togo croule sous le même système politique qui a déconstruit le pays. Le système éducatif n’est plus un ascenseur social, la justice aux ordres ferme la voie aux investissements, ce qui engendre un chômage galopant, le système de santé est en décrépitude et le Togolais perd espoir de toute perspective heureuse. Cela ne peut plus perdurer. Il est donc temps que le Togolais renoue avec la prospérité, jouisse d’une liberté exempte d’autocensure inhérente à la peur, retrouve le chemin de l’épanouissement. Il est temps de dire non à la main mise d’un seul clan sur notre pays.
Il est temps de mettre fin à la souffrance des Togolais. Il est temps de donner au Togo un vrai rayonnement au sein des autres grandes nations. Il est temps d’instaurer la bonne gouvernance au Togo. Il est temps de répartir entre les Togolais le bénéfice de la croissance économique. Il est temps de réunir tous les Togolais afin de bâtir ensemble le Togo nouveau de demain, riche et prospère. Il est temps enfin, de donner à l’histoire sa juste place dans le présent et pour le futur.

Vous privilégiez les rencontres avec les populations du Togo. Qu’est-ce qu’ils vous disent, ces hommes et femmes du Togo ?
Vous le soulignez fort bien. Pour nous, la politique c’est sur le terrain avec le peuple. Nous ne pouvons pas comprendre les aspirations profondes du peuple si nous ne la partageons pas avec lui. Et le terrain est là pour nous rappeler la cruelle réalité dans laquelle vivent beaucoup de nos concitoyens. Il nous rappelle que nous n’avons pas droit à l’erreur. Le terrain nous rappelle enfin que nous ne pouvons pas regarder ces femmes et enfants, ces pères de familles et leur faire de fausses promesses. Quant à nos différentes rencontres avec le peuple profond, elles nous ont tout simplement réconfortés dans notre décision et dans notre choix. Leurs messages à cet effet sont simples et claires. Volez à notre secours. Soyez notre porte flambeau. Aidez-nous à sortir de cette misère.
Evidemment, devant tant de misère et d’insistance, nous ne pouvions rester les bras croisés. Ce serait de la non-assistance à peuple en danger. Les togolaises et les togolais veulent connaitre autre chose. Ils ne rejettent pas quelqu’un en particulier, ils aspirent simplement à une nouvelle vision, à une autre manière de faire la politique qui permet la redistribution de la richesse nationale. Les Togolais veulent avoir une égalité de chance pour tous, une vraie démocratie. Et cela se résume à des besoins quotidiens bien simples. Les gens veulent avoir des salles de classe avec des bancs, un espace culturel dans un village, un centre de santé équipé à même de porter les premiers secours, un travail, un amphi digne, etc. Le Togolais veut qu’on le traite avec dignité

On a l’impression que vous ne vous intéressez pas à l’agitation actuelle de l’opposition togolaise sur la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Quelle est votre position sur ces revendications de certains partis de l’opposition ?
C’est aussi la revendication du Parti des Togolais. Les réformes constitutionnelles et institutionnelles sont indispensables avant l’élection présidentielle de 2015 pour avoir une élection paisible. C’est un gage de paix. Nos frères et sœurs de l’opposition ont choisi la voie de la rue. Nous respectons leur choix.
Pour l’heure, le Parti des Togolais emprunte la voie de l’activation de tous les ressorts qui peuvent conduire à la réalisation des réformes. Nos méthodes d’approche diffèrent certes, mais nous visons les mêmes objectifs.

Ces réformes sont-elles les seules alternatives pour battre Faure Gnassingbé en 2015?
Les réformes sont indispensables pour avoir une élection dans la paix. Ceux qui dirigent le pays doivent en avoir conscience. Nous ne voulons plus la réédition de 2005. Ce traumatisme est encore vivace dans les esprits des Togolais. Il serait irresponsable que le régime s’enferme dans sa logique de refus et faire fi de ce que le peuple réclame à cor et à cri. Les leaders religieux demandent ces réformes, le groupe des 5 également, l’APG et la CVJR les recommandent. Que faut-il de plus pour que le gouvernement comprenne qu’il ne peut pas faire l’économie de ces réformes avant l’élection.
La jeunesse africaine prend désormais son destin en main. Nos gouvernants doivent le comprendre à temps. Ensuite, il faut que l’opposition fédère ses ressources pour mettre en place un mécanisme de surveillance des élections qui réduire les capacités de fraude du régime. Cela est indispensable.

Beaucoup de Togolais appellent à une action unitaire de l’opposition. Pourquoi vous ne vous rapprochez  pas d’un des regroupements des partis politiques qui existent à savoir Arc-en Ciel et CAP 2015 ?
L’inverse peut aussi être envisagé vous ne le pensez-pas ? Ce n’est pas parce que nous sommes une des nouvelles formations politiques arrivées sur la scène que nous devons forcement nous aligner sur telle ou telle coalition de partis politiques. Et en tant que journaliste vous êtes mieux placé pour savoir que dans bien de cas et de situations pareilles, la majorité n’a pas forcément toujours raison.
Au Parti des Togolais, nous nous voulons le creuset national et fédérateur au sein duquel se retrouvera l’ensemble des togolais. Notre porte est donc ouverte à tout le monde pour peu qu’il soit sincère et ait un réel désir de changement. Croyez-moi, nous sommes ouverts au dialogue et au moment opportun et décisif, les choix et les rapprochements s’opéreront d’eux-mêmes. Un rapprochement ne se force pas. Cela se fait.

Au-delà des questions de réformes, comment jugez-vous la gouvernance au quotidien et les efforts de Faure Gnassingbé pour améliorer le vécu quotidien des togolais ?
Permettez-moi de vous dire que comme des milliers de Togolais, je suis assez peiné et déçu par la gouvernance actuelle avec toute cette prévarication, cette paupérisation et surtout cette prédation des richesses du pays. Vous savez, les Togolais souffrent et sont meurtris dans leur chair. Raison pour laquelle nous pensons qu’il urge de faire quelque chose, car  le pays va à vau- l’eau. C’est aussi la raison pour laquelle nous ne nous lassons pas de dire qu’il est temps que cela change. Vous me parlez d’efforts du Président actuel. Et bien laissez-moi vous dire que ces efforts sont assez minimes eu égard aux grands enjeux et défis que sont ceux du Togo.
C’est vrai que par rapport à un certain passé proche, on note un léger effort. Et ça s’arrête là. Mais disons-le sans ambages : la vraie volonté n’y est pas. Ceci est très dommage. Ces efforts sont très insuffisants et cosmétiques. Le peuple ne cherche pas des habillages élaborés pour tromper la vigilance de la communauté internationale. Il veut des réformes en profondeur. A commencer par la Constitution et les institutions.

Quand vous serez élu Président de la République, que feriez-vous par exemple dans le domaine de la santé, de l’éducation et des infrastructures routières ?
Vous avez commencé par la santé, l’éducation et les infrastructures routières. Mais, pour nous, tout est prioritaire dans ce pays qui au jour le jour tombe en lambeau. Pour revenir à votre question, vous savez, la situation sanitaire de notre pays est caractérisée par l’insuffisance de la couverture sanitaire, la faible qualité des soins et le coût prohibitif des dépenses de santé (53% des revenus du togolais moyens y sont consacrés.) Nous ne pouvons remédier à cela que si nous avons une vision stratégique qui nous soit propre.
Notre volonté pour les cinq (05) ans à venir, c’est de mettre en place un système qui offre aux Togolais des soins de qualité, accessibles  au plus grand nombre. Sur le plan éducatif nous ferons un état des lieux avant d’organiser les assises nationales de l’éducation car notre vision c’est celle d’un Togo où nos enfants reçoivent une éducation et une formation de qualité adaptée, qui les rend aptes à intégrer l’évolution du monde. Les routes, il faudrait les revoir car beaucoup ne répondent pas aux normes ou sont souvent construites à la hâte, sans caniveaux pour l’écoulement des eaux d’où les problèmes récurrents d’inondation que connait le pays et surtout ville de Lomé.
A l’échelle nationale, beaucoup de routes seront réhabilitées. Savez-vous qu’entre 2002 et aujourd’hui, les routes bitumées dégradées sont passées de 8% à 51% selon les études des bailleurs de fonds ? Ils ont laissé le patrimoine routier se dégrader.

Selon vous, quels sont les autres secteurs sur lesquels il va falloir agir pour que les togolais vivent mieux ?
Il y a par exemple le secteur du logement, le secteur de l’emploi, la lutte contre la vie chère, le secteur de l’agriculture, le secteur du transport, les infrastructures adéquates, la restauration de la crédibilité de l’état par une saine gestion des finances publiques, etc. La liste est tout simplement longue.

Pensez-vous que les Togolais vous voudront comme Président ? Et pourquoi?
Nul ne peut danser et s’apprécier en même temps dit-on. Mais de part ce que nous avons vu après avoir sillonné le pays en long et en large, nous sommes convaincus que les togolais porteront leurs choix sur notre personne pour la simple raison que nous venons pour servir le peuple et non pour nous servir, ni l’asservir à nouveau.
Nous venons pour donner espoir au peuple. Nous venons enfin pour montrer et prouver au peuple togolais qu’il existe encore aujourd’hui de bons leaders, et qu’on peut gouverner autrement dans l’intérêt de tous.

Pour finir, que dites-vous aux Togolais à quelques mois de cette importante échéance électorale.
D’abord, nous disons à chaque togolais qu’il est temps de prendre son destin en main. Pour ce faire, nous exhortons tous ceux et toutes celles qui sont en âge de voter d’aller se faire enrôler  car ces élections à venir restent la mère de toutes les batailles et ne se gagneront pas sans eux. Au jour ” j “, nous les exhortons à opérer le bon choix en votant massivement puis à devenir soi-même observateur.
Enfin, je nous invite tous à conjuguer l’espoir et à savoir que demain sera meilleur si nous décidons de le bâtir ensemble.
Propos recueillis par Crédo TETTTEH

Partagez cet article