Jadis considéré comme un luxe réservé aux citadins et aux élites, l’accès aux services financiers s’est démocratisé au Togo. Grâce à une stratégie nationale d’inclusion financière ambitieuse portée par l’État, les populations les plus éloignées des circuits bancaires peuvent désormais épargner, emprunter, recevoir et envoyer de l’argent en toute sécurité. Cette révolution fort appréciable change en profondeur la vie de milliers de familles et contribue à l’émergence d’une économie plus résiliente et inclusive.
Lancée depuis des années, la stratégie nationale d’inclusion financière au Togo offre à chaque Togolais, où qu’il vive, un accès simple et abordable à des services financiers de qualité. Pour y parvenir, le pays mise sur la digitalisation, la microfinance, l’éducation financière et le grand Fonds national de la finance inclusive (FNFI). Les agences bancaires ne sont plus le seul point d’entrée. Les services de mobile money et les guichets de proximité se multiplient jusque dans les zones rurales.
Aujourd’hui, des millions de comptes mobiles sont actifs, permettant aux ménages de recevoir des transferts, de payer leurs factures d’eau et d’électricité ou de régler des achats sans se déplacer. Ce maillage réduit considérablement les distances et les coûts d’accès aux services financiers. La conséquence est la croissance du nombre de bénéficiaires de crédits.
Un outil d’autonomisation pour tous
En matière d’inclusion financière, le FNFI offre une quinzaine de produits aux populations. Au début, des crédits, à partir de 5 000 de francs CFA, pouvaient être accordés, mais actuellement les bénéficiaires arrivent à lever jusqu’à 100 millions de francs CFA.
Cette évolution spectaculaire, confirmée par le ministère du Développement à la base, de l’Inclusion financière, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes lors d’un bilan sur la période août 2024-août 2025, cache une autre. Le total de crédits accordés par le Fonds national de la finance inclusive depuis sa création est passé de 112 milliards à 116 milliards de francs CFA sur la même durée, soit une hausse de 4 milliards de francs en un an.
En 2025, assure le ministère, le taux d’exclusion financière est rabaissé sur toute l’étendue du territoire. Pour sûr, la région des Savanes, Centrale et Plateaux, zones du pays où les difficultés financières sont plus prononcées, font partie des localités où plus d’activités sont menées par le Fonds. S’agissant du niveau de pénétration des crédits, les responsables du département gouvernemental se réjouissent d’avoir couvert 84 % du territoire.
Le remboursement dans les délais convenables est l’un des facteurs qui justifient la réussite de la politique d’inclusion financière du Togo. Justement, le taux de remboursement des crédits est de 94,94 %. Autre donnée remarquable, même dans les zones où il existe moins de prestataires de services financiers partenaires (PSF), ce taux est élevé.
Émancipation des demandeurs
L’inclusion financière est un puissant levier d’émancipation, en particulier pour les femmes. Beaucoup d’entre elles peuvent à présent ouvrir un compte sans garantie ni dépôt initial. Cette autonomie leur permet de sécuriser leurs revenus, d’épargner pour l’éducation de leurs enfants et d’investir dans de petites activités génératrices de revenus.
Les jeunes, de leur côté, bénéficient d’une offre adaptée : microcrédits, solutions de paiement numérique et formations à la gestion d’entreprise. Ces outils favorisent la création d’activités et l’innovation dans des secteurs variés. En donnant aux citoyens les moyens de sécuriser leurs revenus et d’investir dans leur avenir, le pays stimule la consommation, favorise l’entrepreneuriat et renforce la croissance. La mission est bien accomplie.
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