L’évocation de l’aide apporté par le chef de l’Etat à Patrick a provoqué l’ire de certains comme Francis Pedro Amuzun de la cellule de communication. Surtout quand il a indiqué ceci : ” Peut-être que le Président Faure m’en voudra ; et sans doute que son humilité et son tempérament porté à la discrétion en souffriront. Mais, comment ne pas rappeler ici la réaction spontanée, et immédiate qui fut la sienne, lorsqu’il fut porté à son attention l’état de santé très préoccupant de Patrick, et qu’il décida de dépêcher au chevet du malade son médecin personnel, puis fit prendre des dispositions diligentes pour son évacuation, et sa prise en charge convenable hors du pays “.
Au-delà de ce qu’on a pu lire sur les réseaux sociaux, la plus émotive des réactions émanait de Francis Pedro, ancien journaliste et chargé de la communication de l’ANC. Ce dernier, dans un vocal, n’a pas supporté le fait que le ministre avoue son amitié à Patrick Lawson et rend public, le fait que le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a apporté son assistance à l’opposant, le faisant même évacuer par avion spéciale médicalisée en France et que ce dernier aurait émis le souhait de le remercier.
” Oui, nous avons écouté le ministre Bawara. Est-ce qu’il est normal, devant la bière du vice-Président, qu’on vienne dire ces genres de choses. Je trouve indigne et indécent, qu’on vienne devant une dépouille mortelle, au moment où nous la pleurons, son épouse et ses enfants étaient là, qu’on vienne dire des choses, pour salir sa mémoire “, s’est-t-il offusqué avant d’en appeler au discernement du peuple togolais.
Comme toujours, Francis Pedro veut être plus royaliste que le roi. Cette fausse émotion doublée d’une colère feinte et d’une indignation sans fondement n’émeut personne. Qu’il dise que Patrick n’a pas sollicité l’aide du chef de l’Etat pour dédouaner le disparu du soit disant ”discrédit” que lui jette le ministre Bawara peut lui être concédé. Mais, alors, Si on suit bien la logique de Francis Pedro Amouzoun, le bien-pensant, exempt de tout reproche et sans salir la mémoire de l’illustre disparu, pourquoi n’avait-il pas conseillé à son vice- Président de repousser l’offre du Président de la République ? Comme le dit si bien Amadou Kourouma, quand on refuse, on dit non. Francis Pedro parle de l’aide de Faure Gnassingbé comme une arme politique contre son adversaire, parce qu’ayant été dévoilé lors de l’hommage rendu par Gilbert Bawara. Pour lui, le ministre a alors péché en racontant cette histoire. Il aurait dû se taire tout simplement. Le fait d’en parler, est un lèse-majesté.
Et pourquoi donc, Bawara ne devrait-il pas en parler de ce qui était un secret de polichinelle ? Qui ne savait pas que Faure Gnassingbé a aidé au moment critique de la maladie de Patrick Lawson. Où est alors le mal que l’on dise que le Chef de l’Etat a aidé Patrick Lawson, opposant au régime quand il allait au plus mal et que ce dernier veuille bien le remercier.
Un opposant ne doit-il jamais remercier quelqu’un qui lui apporte une aide dans des moments difficiles, dit-il le Président de la République ? Que Patrick veuille le faire, démontre sa grandeur d’âme. Comme Francis Pedro parle de moral, eh bien, c’est ce qu’elle recommande : remercier toujours quiconque vous apporte une aide, aussi modeste soit-elle. Le dire ne fait pas de ce dernier un mendiant Bien au contraire.
De plus, si Gilbert Bawara est allé dans certaines confidences sur Patrick Lawson, c’est en fonction de l’amitié qui lit ces deux hommes. Au sein de l’ANC, beaucoup savent que les deux hommes se sont liés une solide amitié. Combien de fois ne les a-t-on pas vus ensemble, dans un club, autour d’un verre, parlant de politique, leur dada favori.
Il est souvent du devoir d’un ami d’évoquer des souvenirs ou des anecdotes quand l’autre n’est plus là. Gilbert Bawara l’a fait pour son ami Patrick Lawson qui s’en est allé. Ceux qui, comme Francis Pedro Amuzun, voient autre chose que le partage de souvenirs font une fausse route.
Ali SAMBA