GHANA-CRISE ENERGETIQUE: UNE DETTE MASSIVE ENVERS LES PRODUCTEURS D’ELECTRICITE ESTIMÉE  A 1,7 MILLIARDS DE DOLLARS

Le pays de Jerry John Rawlings fait face actuellement à une dette massive estimée à 1,7 milliards de dollars  envers  les producteurs indépendants d’électricité (IPP).  A cette situation s’ajoute un besoin urgent de 1,1 milliard de dollars pour financer l’achat de carburant, essentiel au fonctionnement des centrales thermiques. Un carburant  qui, selon nos informations, n’est pas pris en compte dans la grille tarifaire actuelle, forçant l’État à en assumer seul le coût.

A considérer les récentes déclarations du ministre ghanéen de l’Énergie et de la Transition verte, John Jinapor, son pays dispose actuellement de réserves de carburant équivalentes à seulement 2,6 jours de consommation, une situation jugée ‘’critique” par l’autorité ministérielle.

Il faut dire que le Ghana fait face à une crise énergétique de plus en plus pressante, alimentée par une dette massive envers les producteurs d’électricité et un manque critique de carburant pour alimenter ses centrales thermiques.

Notons également qu’à cette dette massive vient s’agripper des arriérés de paiement, notamment envers la société turque Karpower. Cette dernière menace de suspendre ses activités ce mois si les plus de 400 millions de dollars qui lui sont dus ne sont pas réglés.

Devant la commission parlementaire de l’Énergie, le ministre Jinapor  a rassuré que des mesures d’urgence ont été prises, notamment l’achat de 450 000 barils de carburant, dont la livraison était prévue pour le week-end. Une initiative rendue possible grâce à la collaboration du ministère des Finances, bien que ce dernier soit également confronté à de fortes contraintes budgétaires. ‘

‘Il ne faut pas paniquer. Tout ira bien”, a rassuré le ministre, tout en reconnaissant que la situation reste tendue.

Précisons qu’au-delà des tensions immédiates, le Ghana vit des failles structurelles qui fragilisent durablement son secteur énergétique. La Compagnie d’électricité du Ghana (ECG) enregistre un déficit de recouvrement mensuel d’environ 2 milliards de cedis (plus de 150 millions de dollars), en raison notamment d’une faible capacité à recouvrer les paiements et des impayés persistants de la part de grandes entreprises et d’institutions publiques. Certaines entités étatiques, y compris dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la sécurité, n’intègrent pas suffisamment leurs besoins énergétiques dans leurs budgets, aggravant les tensions financières, selon nos confrères de Sikafinance.

Réagissant en termes d’urgence,  le ministre ghanéen conclue  à des réformes profondes, notamment à une plus grande implication du secteur privé dans la gestion d’éléments clés du système électrique.  L’objectif poursuivi est d’améliorer l’efficacité du recouvrement et renforcer la durabilité du secteur.

Crédo TETTEH (avec Sikafinance)

 

 

Partagez sur :