EXAMEN DE POLITIQUE ET DES TRANSFORMATIONS ECONOMIQUES DU TOGO : Le Rapport remis au Gouvernement

Le centre de développement de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a procédé ce mercredi 9 avril 2025 à Lomé, à la remise officielle du rapport de l’examen des politiques de transformation économique (EPTE) du Togo.

Pour le centre de développement de l’OCDE, le Togo bouge et se développe. Le pays fait des efforts remarquables avec un engagement fort en faveur des réformes. Cependant, malgré l’immensité de son potentiel, le pays doit faire plus.  Il est à rappeler que le Togo avait invité les gouvernements de l’île Maurice et du Vietnam pour partager leur expérience dans l’innovation et la transformation de l’investissement direct étranger en levier d’innovation pour arriver à atteindre une prospérité partagée.

Pour accélérer la transformation économique, le rapport suggère au Togo de renforcer les actions visant le développement inclusif et local ; la diversification et l’amélioration de la production nationale ; l’investissement dans l’innovation pour accroître la productivité ; l’accélération du numérique et la création de start-ups ; l’intensification des partenariats internationaux et continentaux.

Les clés pour une transformation durable au Togo

5 axes ont été identifiés : investir dans le développement local est inclusif. Il est suggéré au Togo d’essayer de mobiliser les ressources afin qu’il arrive aux territoires, diversifier la production et les commerces, investir dans l’innovation, capitaliser sur la digitalisation et les start-ups et renforcer les partenariats internationaux.

Selon le rapport, le gouvernement est appelé à approfondir le domaine des Start-up, qui, en général, ne coûte pas beaucoup d’argent public, mais ont un impact modernisateur et dynamisateur très importante de l’économie. Aussi, le rapport fait le constat que la productivité est très faible au Togo. 9 points inférieurs à celle du Bénin et 12 points inférieurs à celle du Ghana. C’est important de faire un effort pour inplémenter la productivité du travail. Pour le faire il faut aussi investir dans des politiques complémentaires, les infrastructures, les services et l’éducation. Le coût de l’électricité est presque le doubles des pays voisins. 5 fois plus cher qu’au Nigeria et deux fois plus cher qu’au Ghana par exemple. « C’est très difficile de faire du business quand le coût de l’électricité est élevé », commente l’OCDE.

Il en est de même du taux d’inscription de l’enseignement supérieur. Même s’il est en croissance, il reste faible. Il est passé de 7 à 15% entre 2007 et 2020, mais il reste quand même inférieur au 20 % qu’il y a au Sénégal ou au Ghana et sans parler des 40% pour le Vietnam et l’île Maurice (les modèles choisis par le Togo). Il y a donc un effort à faire sur les politiques de services et d’éducation qui doivent être coordonnées avec l’objectif de la transformation économique. Quand on parle de l’innovation, le gouvernement doit avoir sa partition à jouer aussi. Le Togo ne consacre qu’environ 0,1% des dépenses publiques à l’innovation et la recherche. « Ça c’est trop bas. Il faut faire un effort pour faire en sorte que l’investissement public soit un levier des investissements privés », indique le rapport.

Un rapport intéressant pour le gouvernement

« Je me félicite que cette étude valide la direction stratégique que le Togo a choisie, mais elle nous rappelle aussi que les défis restent nombreux. C’est donc avec un grand intérêt que le gouvernement togolais reçoit les conclusions de cet examen conduit par le centre de développement de l’Ocde », a dit le Premier ministre Victoire Tomégah Dogbé. Il s’agit d’un regard extérieur, un regard objectif et comparatif indispensable à l’appréciation des avancées réalisées par notre pays mais aussi des défis à surmonter.

Les résultats des politiques de transformation économique du Togo confirment que l’économie du pays reste exposée à plusieurs vulnérabilités structurelles, une indépendance énergétique encore relativement importante, les infrastructures, malheureusement insuffisamment développé, notamment dans les zones rurales, une diversification insuffisante de notre base productive et un tissu économique dominée par des micros, très petites opérant souvent dans l’informelle.

Des engagements fermes

« Il s’agit pour nous de moderniser nos infrastructures. Il s’agit pour nous de promouvoir un développement inclusif. Il s’agit également pour nous de renforcer la gouvernance », a déclaré le Premier ministre. Pour elle, le rapport met donc en avant 5 lignes d’actions prioritaires qui convergent fort heureusement avec les orientations que le gouvernement s’est fixé.

Tout d’abord, la priorité donnée au développement inclusif et local est essentielle. C’est dans cet esprit que nous avons par exemple aménagé des pistes rurales pour désenclaver les localités et les zones d’exploitation agricole soutenue, le développement des petites exploitations agricoles étendues, les exploitations rurales et renforcées les infrastructures hydrauliques pour l’accès à l’eau potable. « Mais nous sommes conscients que nous devons aller encore plus loin, notamment en renforçant l’implication des populations locales dans la définition et la gestion des projets qui répondent à leurs besoins. Ceci est l’une des voies pour renforcer la cohésion sociale, la paix, la stabilité et la scène des populations au service de base essentielle ».

Ensuite, le deuxième levier concerne la diversification et l’amélioration de la production nationale. Il est donc crucial de soutenir l’essor de nouvelles filières, les industries et les services numériques. Le Togo a déjà lancé plusieurs initiatives dans ce sens. Mais nous devons renforcer cet effort, notamment en continuant à simplifier les démarches administratives en assurant l’accès à une énergie de qualité, en facilitant l’accès des primes au financement en attirant les investissements directs étrangers et en encourageant les investissements à fort impact.

Troisièmement, l’analyse de insiste sur la nécessité d’une innovation pour accroître la productivité. Le faible niveau d’investissement dans la recherche et le développement des innovations constitue un frein majeur. Le gouvernement partage pleinement l’idée qu’il faut accorder une place plus centrale à l’innovation dans les politiques publiques et soutenir la recherche scientifique, développer les compétences techniques de la jeunesse, améliorer la diffusion des technologies auprès des petits entreprises, de créer des mécanismes incitatifs pour encourager les collaborations entre université sans de recherche et le secteur privé. Le Togo restera particulièrement attentif à la dynamique des évolutions technologiques telles que l’intelligence artificielle.

Le quatrième levier identifié et celui de la digitalisation et du développement des start-up. Le Togo a progressé en matière d’infrastructure numérique avec des projets tels que le déploiement du Cable sous-marin visant l’amélioration de la couverture internet. Cependant, l’écosystème des start-up restent encore embryonnaire. Il convient de renforcer les dispositifs d’accompagnement, d’améliorer l’accès au capital risque, de promouvoir des initiatives régionales pour favoriser l’intégration des jeunes entreprises togolaises dans les marchés internationaux.

Sur la nécessité de renforcer les partenariats internationaux et continentaux le Togo a toujours été un acteur engagé en faveur de l’intégration régionale. Mais il lui appartient désormais d’aligner ses stratégies nationales avec des grands projets continentaux, qu’il s’agisse des corridors logistiques, des « Comme le montre l’expérience des pays, partagée dans le rapport de l’eptu, il n’y a pas d’alternative. Il nous faut persévérer dans les réformes, renforcer nos capacités internes, continuer à bâtir des alliances solides. Tel est la clé de notre réussite », a dit le Premier ministre.

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