D’après le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), la production des déchets plastiques est passée à 248 millions de tonnes en 1950 à 2 milliards de tonnes en 2017 et celle-ci devrait doubler à l’horizon 2040.
Ces dernières décennies, la gestion de ces déchets reste, un enjeu socio-économique et environnemental majeur pour le monde entier et particulièrement pour les villes des pays de l’Afrique subsaharienne où la problématique est accentuée par un essor démographique et un processus d’urbanisation sans précédent.
Selon le District Autonome du Grand Lomé (DAGL), la capitale togolaise produit environ 300 000 à 400 000 tonnes de déchets annuellement. A l’instar des grandes villes capitales du continent africain, Lomé multiplie donc les initiatives pour une meilleure gestion de ses déchets. ” En effet, la perspective est alarmante et elle exige de tous, des actions réfléchies et concertées ; d’où l’urgence pour nous, collectivités territoriales, entreprises et organisations de la société civile spécialisées dans la gestion des déchets, de réfléchir à instaurer un meilleur modèle de gestion de déchets pour le maintien d’un cadre de vie sain et propre “, indique Tchalim Tagba Atafèyinam, le Secrétaire général par intérim du DAGL.
Depuis près de 14 ans, le Projet Environnement Urbain de Lomé (PEUL) est mis en œuvre avec la phase 1 (PEUL I), la phase 2 (PEUL II) et depuis 2019, la phase 3 (PEIL III). Elles visent à améliorer les conditions de vie des habitants de Lomé en assurant la durabilité du service de gestion des déchets solides à travers le renforcement des capacités du Maitre d’ouvrage, la création des infrastructures de gestion des déchets et les actions d’éducation et de sensibilisation des parties prenantes à la gestion des déchets.
Grâce à cet appui de l’AFD, l’ancienne Commune de Lomé, lors des deux premières phases du PEUL, a entamé la réorganisation des maillons de la pré-collecte, et de traitement des déchets solides en renforçant le partenariat public-privé pour une meilleure gestion du secteur. Des entreprises privées sont sélectionnées par appel d’offres pour assurer la pré-collecte et la collecte respectivement vers les centres de transit et à l’ancienne décharge d’Agoè-Nyivé puis au Centre d’enfouissement technique (CET) d’Aképé depuis janvier 2018.
Il faut dire qu’en la matière, le Gouvernement, a mis en place un arsenal juridique favorable à la gestion de ces déchets. Il s’agit d’abord de la loi n°2008-005 du 30 mai 2008 portant loi-cadre sur l’Environnement qui a fixé la base d’une gestion rationnelle des déchets au Togo, suivie du décret no 2011- 003/PR du 05 janvier 2011 fixant les modalités de gestion des sachets et emballages plastiques au Togo. Des textes qui visent essentiellement à prévenir et à réduire le volume des déchets plastiques et leur nocivité. Par ailleurs ce texte propose la valorisation des déchets plastiques par le recyclage. Il semble que ce cadre juridique est méconnu de l’ensemble des acteurs et utilisateurs des produits plastiques. Une vulgarisation est nécessaire pour amener la population à un changement de comportement.
Selon le ministre de l’environnement et des ressources forestières, au regard de l’ampleur du phénomène, il faut trouver des réponses urgentes et de façon coordonnée au niveau de tous les secteurs. Le ministère de l’environnement et des ressources forestières et les acteurs du secteur se sont accordés sur la mise en place d’un cadre de concertation pour la promotion de l’économie circulaire dans le secteur du plastique.
” L’une des recommandations phare c’est la nécessité de de l’appui de l’Etat aux acteurs intervenant dans le secteur et la nécessité de l’accompagnement de l’Etat auprès des partenaires pour pouvoir aider les acteurs privés à mobiliser les fonds nécessaires à la gestion de la problématique des déchets plastiques “, a indiqué le juriste environnementaliste Bagnibam Toî Meba.
A Lomé, le DAGL met en œuvre un plan de communication et de sensibilisation sur la gestion des déchets solides. ” Cette campagne se fera par le biais de plusieurs canaux et supports de communication tels que les télévisions, les radios, la presse écrite et en ligne, les supports imprimés, des visites guidées sur le site du CET à Aképé, le SMS Marketing, l’affichage sur les panneaux géants et sur les bus de la SOTRAL et bien d’autres “, fait savoir Kodjo Emoumodji, coordonnateur du projet.
En matière de recyclage des déchets plastiques au Togo, l’entreprise Green Industries Plast du Togo est cité en exemple. Elle traite aussi bien les plastiques durs que les plastiques souples. Les plastiques souples sont utilisés pour la fabrication des pavés. Quant aux plastiques durs, ils deviennent des broyés et des granulés qui rentre dans la fabrication d’autres objets. Ces initiatives sont saluées par le Gouvernement car elles participent de l’assainissement de l’environnement.
Koudjoukabalo