L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a distingué le Togo pour avoir éliminé 4 maladies tropicales négligées. C’était au cours de la 72è session de l’OMS-Afrique tenue la semaine dernière à Lomé.
Le Directeur Général de l’OMS Tedros Ghebreyesus n’a pas caché sa satisfaction vis-à-vis du Togo et à encourager le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé à poursuivre sur cette lancée pour le bien des populations.
Beaucoup ont glosé sur cette reconnaissance sans savoir que l’élimination de ces 4 maladies tropicales négligées à savoir le ver de Guinée, la Filariose lymphatique, la Trypanosomiase humaine africaine et le trachome sont des maladies qui touchent exclusivement les populations pauvres et marginalisées vivant dans des milieux où la pauvreté est généralisée et où les ressources, ou l’accès à des moyens de subsistance sont rares. Arriver à les supprimer au Togo qu’aucun pays dans le monde n’a réussi. Tout le mérite donc à Faure Gnassingbé et à sa politique de santé qui met les Togolais à l’abri de plusieurs pathologies car ces maladies ont des conséquences sur les individus, les familles et la communauté tout entière. Les efforts du Togo pour l’élimination de ces 4 maladies sont donc importants.
En effet, pour le ver de guinée, une enquête nationale sur la maladie réalisée en 1991 a établi que le Togo est endémique à la dracunculose dans 24 districts. Ainsi un programme national fut alors mis en place la même année, avec comme objectif principal, l’éradication de la dracunculose au Togo. La mise en œuvre des stratégies de lutte contre la maladie a permis de passer de 10 394 cas de ver de guinée en 1993 à 2070 cas en 1995, pour enfin atteindre zéro (0) cas autochtone en 2007. Depuis lors, a débuté la phase de pré-certification qui a consisté essentiellement à la surveillance confirmant ainsi l’éradication de la maladie. La certification devrait être de mise.
Quant à la filariose lymphatique, répondant à l’appel de l’OMS, la cartographie de la maladie a été faite entre 1998 et 2000 déterminant que 9 des 39 districts que compte le pays ont été identifiés endémiques à la maladie. En 2000, un Programme a démarré le Traitement de masse de médicaments dans le district de la Binah pour être étendu ensuite à tous les 8 districts en 2003 de sorte que toutes les personnes à risque sur le territoire étaient sous cette chimioprohylaxie jusqu’en 2009 avec son arrêt effectif en 2010. Après plusieurs années de surveillance post arrêt du traitement de masse, le Togo a soumis son ” dossier ” à l’OMS qui a été validé en 2017 par l’OMS comme ayant atteint l’élimination de la Filariose lymphatique comme problème de santé publique au Togo.
La lutte contre cette maladie au Togo a commencé depuis le XIXème siècle par les Allemands. Au vu de l’évolution de la lutte, l’état des lieux a permis d’identifier et d’installer deux sites sentinelles de surveillance à Tchamba et à Mango à partir de 2011. Suite aux résultats satisfaisants et conformément aux critères de validation de l’élimination de la THA, le Togo a soumis un dossier de validation de l’élimination de la cette maladie. Ce qui fut fait par l’OMS le 22 juin 2020.
Le processus de l’élimination du trachome a commencé en 1989, avec son inclusion parmi les maladies tropicales négligées prioritaires dans le cadre du programme national de lutte. La première cartographie nationale du trachome réalisée en 2009 a montré les zones endémiques du trachome au Togo. Toutes ces stratégies mise en place avec l’appui de l’OMS, Sightsavers, Bill and Melinda Gate, Tropical Data et L’USAID ont permis de fournir des réponses efficaces et d’arriver au bout de cette maladie cécitante. A cet effet un dossier a été soumis l’OMS pour la validation de l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique le 28 mai 2022.
Il faut souligner que l’élimination des maladies tropicales Négligées permet : la réduction du nombre de décès dus à des MTN à transmission vectorielle pour atteindre l’objectif de la réponse mondiale de l’OMS pour lutter contre les vecteurs ; de donner plus de confiance aux partenaires pour un investissement dans les autres MTN ; d’obtenir une réduction substantielle et durable de la charge que représentent les maladies transmissibles sur le plan sanitaire, social et économique ; de réorienter les ressources dans la lutte contre les autres maladies ; d’investir dans la lutte pour la santé pour réduire la pauvreté, à renforcer la sécurité sanitaire individuelle, communautaire et mondiale.
La certification permet aussi de renforcer les systèmes de santé et d’instaurer l’accès universel au traitement des maladies transmissibles, de réduire la charge de la morbidité, perte de productivité, aggravation de la pauvreté et coût élevé des soins de longue durée. Au ministère de la santé et de l’hygiène publique, on relève qu’une amélioration de la lutte contre ces maladies apporterait une contribution majeure à l’atténuation de la pauvreté et à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement lié à la santé.