Bientôt, une nouvelle année scolaire. Les autorités du secteur de l’éducation ne ménagent aucun effort pour mettre à disposition de meilleures conditions d’étude pour les élèves et leurs enseignants. L’objectif est d’obtenir des résultats qui satisfont les parties prenantes : les élèves, les parents d’élèves et les autorités. L’exemple de l’année écoulée peut être cité, surtout au niveau des résultats du Baccalauréat 2è partie.
En effet, le pays a enregistré un taux de réussite de 72,63 % au baccalauréat deuxième partie (BAC II) en 2025, un bond de près de 30 points par rapport à l’année précédente. Pour les autorités, ce succès n’est pas dû au hasard. ” Il est le fruit d’un ensemble de réformes méthodiquement mises en place par les autorités éducatives, d’un contexte scolaire plus apaisé et de leviers pédagogiques mieux pensés “, confie-t-on au ministère des enseignements primaire et secondaire.
En 2025, ce ne sont pas moins de 100 303 candidats qui se sont présentés aux épreuves du BAC II, contre environ 70 000 un an plus tôt. Ce dynamisme est d’autant plus remarquable que la performance globale n’a pas chuté malgré cette montée en flèche du nombre d’élèves. Au contraire. Ce regain d’effectif s’explique aussi par la forte proportion de redoublants (près de 53 % des candidats), dont l’expérience a certainement joué un rôle moteur dans la réussite. Ces élèves, aguerris par une première tentative, sont souvent mieux préparés, tant sur le plan mental que méthodologique.
Une année stable, des candidats mieux encadrés
L’un des grands secrets de cette réussite réside dans la stabilité du calendrier scolaire. L’année 2024-2025 n’a pas connu de perturbations majeures : ni grèves prolongées, ni crises sanitaires ou logistiques. Ce calme a offert aux élèves un environnement propice à l’apprentissage et aux enseignants une marge suffisante pour mener à bien leurs programmes. Le baccalauréat blanc, désormais généralisé à tous les établissements du pays par les autorités, a également permis aux apprenants de s’entraîner dans des conditions quasi identiques à celles de l’examen réel. Il a été un outil de simulation stratégique, un premier plongeon dans le grand bain pour beaucoup.
Par ailleurs, le ministère a reconduit des mesures pédagogiques et organisationnelles qui font leurs preuves, notamment les congés de détente, répartis sur l’année scolaire. Ces pauses bien pensées offrent aux élèves le temps de souffler, de revoir leurs leçons ou de renforcer leurs acquis via les cours de soutien.
Filles, séries et orientation stratégique
Dans le détail, 43,3 % des candidats étaient des filles, témoignant d’une féminisation croissante de la population scolaire au cycle terminal. La série A4 (littéraire) reste la plus prisée avec 45 377 inscrits, talonnée de près par la série D (scientifique), forte de 41 059 candidats. Des chiffres qui confirment une tendance classique, mais que les autorités veulent progressivement rééquilibrer.
En effet, dans la perspective d’un développement économique structurant, le gouvernement mise davantage sur les filières scientifiques, techniques et professionnelles. L’objectif est d’orienter les jeunes vers les secteurs porteurs d’avenir (ingénierie, technologie, médecine, etc.) et de répondre aux besoins d’un Togo tourné vers l’innovation et l’industrialisation.
Réformes à long terme et volonté politique
Derrière cette performance, il faut aussi souligner la vision stratégique du gouvernement togolais en matière d’éducation. Inscrites dans la Feuille de route 2020-2025, les actions entreprises visent à renforcer la qualité de l’enseignement, la motivation des enseignants, ainsi que la performance globale du système scolaire.
Cette politique éducative s’appuie également sur des leviers structurels comme la dotation des établissements en manuels et outils pédagogiques, l’augmentation du personnel enseignant et la digitalisation progressive de certains aspects de la gestion scolaire. Fort de ce taux de réussite, le défi pour les années à venir sera de maintenir cette dynamique, voire de l’amplifier. Cela passera par une consolidation des acquis, une extension des réformes dans les zones les plus enclavées, et un accompagnement rigoureux des nouveaux bacheliers vers l’enseignement supérieur ou la formation professionnelle.
Ali SAMBA