ECONOMIE : Un taux de croissance projeté à 6,2% en 2025

Dans le cadre de la deuxième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), conclu entre le Togo et le FMI en décembre 2023, une mission du Fonds Monétaire International (FMI), conduite par M. Hans Weisfeld, séjourne depuis la semaine dernière à Lomé. Cet accord d’un montant de 390 millions de dollars sur 42 mois vise à répondre à des besoins urgents liés aux préoccupations sécuritaires, à préserver la stabilité sociale, tout en soutenant les réformes économiques nécessaires pour assurer la stabilité macroéconomique, renforcer la viabilité de la dette et poser les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive.

Les échanges approfondis avec les autorités et acteurs économiques portent sur des indicateurs économiques, projections de croissance à court et moyen terme, dynamique de l’emploi, production agricole et manufacturière, consommation et investissements, l’exécution budgétaire et la gestion des finances publiques. La situation monétaire et financière (crédits, créances douteuses, dynamique des investissements directs étrangers, flux commerciaux et balance des paiements) et l’analyse du secteur externe, quant à l’évolution des échanges et impact des réformes économiques en cours, sera aussi discutée. ” Le gouvernement togolais réaffirme son engagement à poursuivre les réformes économiques en vue de renforcer la résilience de l’économie nationale, d’améliorer la qualité des dépenses publiques et de garantir une croissance inclusive et durable “, lit-on dans une note du ministère de l’économie et des finances.

Il faut relever que, selon le Conseil National de Crédit qui vient de tenir sa première réunion au titre de l’année, le Togo bénéficie de l’embellie économique mondiale du moment, au niveau de l’activité économique avec des données du moins positives qui devraient progresser ensuite, à la faveur du maintien d’un cadre macroéconomique et budgétaire favorable et de la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles. Ainsi, le taux de croissance économique est projeté à 6,2% en 2025, après 6,3% en 2024 et 6,4% en 2023. Tous les secteurs contribueront à cette croissance, en particulier le secteur tertiaire, avec une contribution attendue à 3,7%. Les contributions des secteurs secondaire et primaire sont projetées à 1,4% et 1,1% respectivement.

Selon Georges Essowè Barcola, le ministre de l’économie et des finances, ce maintien du dynamisme dans l’activité économique devrait s’accompagner de la poursuite de la décélération du rythme d’évolution du niveau général des prix.

En effet, le taux d’inflation est attendu à 2,4% en 2025, après 2,9% en 2024 et 5,3% en 2023, en liaison avec la détente des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux et l’amélioration de l’offre locale des produits alimentaires, à la faveur des mesures prises par le Gouvernement pour lutter contre la vie chère. ” Le Gouvernement va continuer à accorder une attention particulière à la stabilité macroéconomique, à la viabilité de la dette et à la poursuite des réformes visant à consolider les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive, favorables à l’activité d’intermédiation financière “, a-t-il dit.

Au gouvernement, on estime que l’activité économique devrait continuer par bénéficier d’un financement plus accru, avec un taux de croissance des crédits à l’économie projeté à 9% en 2025, après 6% en 2024. Le montant des nouveaux crédits mis en place en 2024 par les banques au profit des opérateurs économiques du Togo s’est élevé à 966 milliards, en hausse de 18% par rapport au niveau enregistré en 2023. Quant au volume des crédits octroyés par les institutions de microfinance aux agents économiques, il est ressorti à 302 milliards, non loin des 305 milliards accordés en 2023. Par ailleurs, les financements par affacturage ont connu une progression soutenue, avec un encours qui a crû de 19% en un an à 34 milliards en 2024. De même, les concours par crédit-bail ont progressé, en glissement annuel, passant de 30 milliards à 60 milliards au cours de la période sous revue.

On note également la baisse des taux d’intérêts appliqués sur les crédits accordés aux Très petites et moyennes entreprises (TPME).  A en croire le ministère de l’économie et des finances, le taux d’intérêt moyen servi sur les crédits accordés aux moyennes entreprises a baissé de 40 points de base à 8,1%. ” Je demande aux Présidents de l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers (APBEF) et de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés (APSFD) d’encourager les Directeurs Généraux des établissements de crédit et des institutions de microfinance à renforcer leurs partenariats avec l’Agence de Développement des Très petites, Petites et Moyennes Entreprises (ADTPME), en vue d’accroître davantage les financements dans ces catégories d’entreprises “, a déclaré Essowè Barcola.

Koudjoukabalo

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