Les membres du Conseil national du dialogue social (CNDS) ont tenu vendredi dernier à Lomé, dans une session extraordinaire, élargie aux responsables des syndicats des enseignants et des agents de la santé, aux représentants de l’Union nationale des associations de parents d’élèves, de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous et des responsables de l’enseignement confessionnel.
Des pas de géants…
La rencontre intervient à quelques jours de la rentrée scolaire. Une dizaine de ministres étaient présents, entre autres, ceux de l’économie et des finances, des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, et de la fonction publique et du travail.
Ce dernier, Gilbert Bawara a indiqué que les membres du Gouvernement ont réaffirmé leur volonté à continuer la concertation avec les partenaires sociaux. Selon lui, les périodes de rentrée scolaire sont des moments d’angoisse pour les parents d’élèves par rapport à la situation de la vie chère et au coût des fournitures. “Nous avons écouté les préoccupations que les organisations syndicales avaient “, a-t-il dit. Il s’est félicité du respect des engagements prescrits par le protocole d’accord signé en 2019 par les syndicats d’enseignants et le mémorandum d’entente conclu en mars 2022 avec les agents de santé et le gouvernement.
” Dans les prochains jours, les résultats du dernier concours de recrutement des enseignants seront proclamés. Cela permettra d’intégrer un certain nombre d’enseignants volontaires et ainsi le reliquat des enseignants volontaires des établissements publics pourra bénéficier d’une partie de la gratification exceptionnelle que le gouvernement avait mobilisé à l’issue de la signature du mémorandum d’entente.
Dans le secteur de la santé, c’est la même satisfaction qui a été constaté, non pas que toutes les préoccupations ont été réalisées, mais il y a un pas de géant qui a été franchi. La question du SMIG, doit davantage être abordé dans un esprit de négociation sociale “, a précisé Gilbert Bawara. Concernant le secteur de la santé, Il a fait savoir que début août 2022, une liste additive de fonctionnaires du personnel soignant a été publiée à la satisfaction du collectif des syndicats du secteur de la santé.
Vie chère, pouvoir d’achat…
Malgré les avancées constatées, Les responsables syndicaux ont exprimé leurs préoccupations face à la vie chère et le pouvoir d’achat des travailleurs qui s’amenuisent.
Pour Kaditom Koffi, le Secrétaire général de la fédération des syndicats des enseignants du Togo (FESET), il demeure aussi le problème de la dotation des frais de fonctionnement des établissements scolaires. ” Vous savez que depuis un certain temps il y a eu exonération des frais de scolarité. La première expérience a été amère, parce que les chefs d’établissement ont eu assez de problèmes pour avoir les fonds de fonctionnement. Nous avons également évoqué la rentrée qui se fait en fond de vie chère, parce que nos pouvoirs sont trop fragiles et le phénomène de vie chère a érodé cette fragilité “, a dit le responsable syndicaliste.
Au niveau de la santé, en plus de la vie chère, Dr Gilbert Tsolényanu, du Syndicat du personnel hospitalier du Togo, évoque ce qui reste de leur plateforme revendicative pour cette année. ” Nous avons rappelé au Gouvernement les autres points qui restent. Il s’agit de recruter avant la fin de cette année, 2596 agents et les autres points lies aux équipements. Il y a eu une demande ferme de la part des partenaires sociaux de valoriser les SMIG et les salaires “, a-t-il fait savoir.
L’écoute, toujours…
Le ministre Gilbert Bawara affirme que le Gouvernement est à l’écoute des syndicats et va poursuivre les réflexions pour envisager des mesures dans la limite des ressources financières. Il a appelé les acteurs sociaux à faire preuve de modération et de sens de responsabilité.
“Personne n’a intérêt à poser des actes qui seraient de nature à entraîner davantage d’instabilité ou d’insécurité. Faisons attention à nos comportements. Faisons attention à ne pas ajouter du désordre au désordre. Aujourd’hui, la situation est suffisamment grave pour que des comportements des agents nous affaiblissent encore plus “, a-t-il exhorté.
Même si les syndicats sont conscients de la situation, ils demeurent quand même vigilants. ” Nous sommes satisfaits qu’ils ont commencé à nous expliquer la situation sécuritaire dans le Nord du pays. Mais, nous avons dit qu’à la fin de cet exercice budgétaire, il faut que le gouvernement puisse penser à relever le niveau de vie des ménages. Nous comptons jusqu’en Décembre pour voir qu’est-ce que le Gouvernement va faire “, a dit Kpodjesso Komi Gnakpogbé, secrétaire générale de la CSTT.
Ali SAMBA