Les acteurs de la vie politique ont de nouveau entamé depuis hier, le dialogue sur les réformes à faire dans le cadre institutionnel et constitutionnel. Les pourparlers se tiennent à la direction de Togo Télécom, lieu où les dernières discussions se sont terminées à queue de poisson. Retour donc à la case départ pour l’UNIR, ANC et les autres partis ou regroupements de partis siégeant à l’Assemblée Nationale…
Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition togolaise dans un autre cadre autre que celui proposé par le Président de la République qui souhaitait que les discussions se fassent à l’Assemblée Nationale vient une fois de plus prouvé aux yeux de l’opinion nationale et internationale que Faure Gnassingbé aime son pays et ne veut que son bonheur et son développement. On se souvient des échanges de courrier et des discussions ”face to face” entre lui et Jean-Pierre Fabre sur le sujet.
Les plus pessimistes entrevoyaient déjà un blocage quant à l’ouverture même de ces discussions. Elles auront bien lieu, ces discussions, non pas à l’Assemblée comme le souhaitait le président de la République, mais dans un autre cadre comme exigée par l’opposition. Quelle humilité de Faure Gnassingbé, lui qui avaient toutes les cartes en main pour que ces discussions aient lieu comme il le voulait.
On sentait la chose venir depuis quelques jours déjà. A l’occasion de la célébration du 44è anniversaire de l’indépendance du Togo, Faure Gnassingbé avait évoqué le sujet en appelant la classe politique à préserver l’esprit de l’apaisement.
“il n’est pas étonnant” que le débat sur les réformes politiques “soit si animé, à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle” disait-il.
Pour Faure Gnassingbé, le débat doit être utile et fécond. Il doit faire avancer la communauté de destin que nous nous efforçons de construire ensemble. ” Dans cet effort qui nous mobilise depuis plusieurs décennies, notre force ne peut résider que dans notre aptitude à savoir ce que nous voulons pour nous-mêmes et pour notre pays”, avait laissé entendre le Président de la République dans son message à la nation.
“C’est pourquoi, face aux enjeux majeurs liés au reliquat des réformes politiques en cours, je voudrais inviter toute la classe politique à dépasser les calculs partisans et les préoccupations électoralistes immédiates. Je voudrais inviter chacune et chacun d’entre vous à dépassionner le débat, à ne se laisser guider que par le souci primordial de doter notre pays d’un édifice institutionnel propice à son plein épanouissement”, a-t-il poursuivi.
Faure Gnassingbé a joué pleinement sa partition. Il vient de tenir parole et donne l’exemple. Le gouvernement n’a même pas de voix dans ces discussions. Il n’est juste qu’un observateur.
Opposants, à vous de jouer
La balle se trouve désormais dans le camp de l’opposition qui réclamait à cor et à cri ce cadre hors de l’Assemblée Nationale. C’est maintenant fait. Que feront-ils alors ? C’est la grande question que se pose les togolais car, ils ont encore en mémoire les péripéties du tout dernier dialogue qui s’est tenu au siège de Togo télécom. La présidence des discussions avaient été donné à l’opposition qui n’a pas su conduire les débats. Les incessantes exigences saugrenues sur les préalables d’alors qu’avançaient les opposants ont vite fait de de conduire à l’échec. Qu’en serait-il de cette nouvelle tentative quand on sait qu’au sein de l’opposition, ce n’est pas le grand amour.
Patrick Lawson, premier vice-président de l’ANC a beaudit que l’oppositionaborde ce dialogue dans un esprit constructif de part et d’autre, personne ne le croit et l’opinion joue au Saint Thomas. Car les différentes formations politiques de l’opposition se livrent une guerre sournoise de leardership qui risque de resurgir pendant les discussions. Patrick Lawson ne se voile d’ailleurs pas la face. ” Entre frères, il y a toujours des divergences. Mais quand ils ne se parlent pas, ils ne lèvent jamais ces divergences-là. Nous nous parlons, il y aura toujours des problèmes. Mais l’essentiel, c’est qu’il n’y ait pas de rupture entre nous. Que les discussions entre nous continuent et on trouvera toujours des solutions” a-t-il dit dans une interview à nos confrères de Savoirs News.
D’un côté, les agitations de certains partis comme l’UFC risque de freiner l’ardeur des participants à ce dialogue. Le parti de Gilchrist Olympio joue à l’attentiste et attend de voir la suite des travaux car il estime que tout a été déjà fait lors des discussions antérieures. Les nouvelles propositions ne devraient qu’être ajoutées aux recommandations des autres Cadres permanents de dialogue et de concertation (CPDC) selon l’UFC.
“Les points de réformes que le gouvernement a souhaité mettre à l’examen lors des prochaines discussions ont déjà été débattus dans le cadre du CPDC rénové et je vous avoue que nous avons suggéré que les conclusions de ces travaux soient portées à la connaissance des partis parlementaires qui n’étaient pas au CPDC rénové, et que les choses aillent vite “, a déclaré vendredi Jean-Claude Homawoo, l’un des responsables de l’UFC. Il faut aussi ajouter à cette cacophonie, les cris de détresse des petites formations qui veulent aussi avoir voix au chapitre comme le FPD de Djimon Oré qui estime que rien ne sortira de ce dialogue et qu’il faille faire autre chose. ” Tout ça, c’est pour amuser la galerie. Nous disons qu’il faille aller plus loin par rapport à ces assises”, a dit Djimon Oré. Rien que ça !
Voilà autant de situation et de posture au sein de cette opposition togolaise qui risquent, une fois de plus, d’annihiler tous les efforts du gouvernement et du Président de la République quant à la résolution définitive de la crise politique au Togo. Le match se jouera désormais dans le camp de l’opposition qui devrait toujours avoir en tête, l’intérêt de la nation.
Ali SAMBA