” … Qu’ils enlèvent le nom de la Paisible population dans leur business “.
Généralement, celui qui critique de façon acerbe ou diabolise le régime en place, est considéré comme un ” Opposant ” farouche ou encore un ” Démocrate ” convaincu ; mais celui qui oriente des critiques objectifs à l’endroit de ceux qu’on appelle les Opposants est d’emblée taxé de ” Traite ” et de ” Renégat “.
Personnellement, je ne pense pas, pour ce qui me concerne, qu’il faille s’inscrire dans cette logique pour avoir le label de Démocrate ” convaincu ” ou “d’Opposant farouche “, car en politique, l’équation ” 1+1 ” n’est pas toujours égale à ” 2 “, et aussi ne perdons pas de vue que ” l’Allié ” d’aujourd’hui peut devenir ” l’Adversaire ” de demain, vice versa.
La Démocratie est un combat de longue haleine, une construction de tous les jours, avec comme point de mire, le bien-être des citoyens, leur dignité, le respect de leurs droits fondamentaux et le développement du pays…
Et rappelons qu’en dehors des valeurs universellement consacrées, qui sont d’ailleurs les soubassements avérés, chaque peuple est libre de choisir son type de régime politique qui d’ailleurs ne pourra être figé mais susceptible de changement et de modification.
Tout le monde sait qu’en Afrique, sous l’action conjuguée de la ” Perestroïka ” de Michael GORBATCHEV et de la chute du mur de Berlin, les régimes monolithiques ont volé en éclat.
Le passage du Monolithisme partisan au Pluralisme politique s’imposait, car les peuples réclamaient plus de liberté.
Dès lors, la conférence nationale est devenue alors le point focal des régimes décidés à expérimenter la démocratie.
C’est ainsi que le 04 Décembre 1989, le Président Mathieu KEREKOU , de vénéré mémoire, annonça au Conseil des Ministres, la fin du Marxisme Léninisme pour le Pluralisme politique et la Démocratie .
Si le cas béninois a été une réussite, la conférence nationale n’est malheureusement pas une médication miracle qu’il suffit d’administrer à un pays pour qu’il devienne par enchantement un État Démocratique.
Au Togo, au lieu que ce grand rendez-vous historique soit un moment de retrouvailles entre les filles et fils du pays, un lieu de dialogue franc et sincère pour remettre bout à bout les fils cassés de notre société, les ressorts brisés de son identité et un grand pardon, elle a été plutôt transformée en joute fratricide, en procès politique, en campagne de dénigrement.
Deux camps sont préparés d’avance pour la guerre de tranchée longue et épuisante.
La Conférence nationale du Togo a donc, de ce fait, introduit dans les esprits, les délectables semences du fanatisme et du manichéisme, qui ont habitué les Togolais à considérer la totalité des idées, amies comme beaucoup bonnes, et celles des idées adverses comme mauvaises en crétinisant et en fossilisant le débat politique.
Et 30 ans après, nous revenons sur cette méthode de combat politique qui avait gangrené et transformé notre tissu social en habit déchiré et teinté de sang. Devons-nous demeurer dans cet immobilisme négatif ?
Je ne suis qu’un Togolais parmi tant d’autres, épris de justice, de paix et soucieux de l’avenir de mon pays. Ce que je dis me concerne. Je ne suis pas un ouvrier de la 25ème heure. J’ai appartenu à cette valeureuse et courageuse génération d’étudiants des années 1990, ayant participé activement au combat, débouchant sur l’avènement de la Démocratie au Togo.
J’en ai payé d’ailleurs le prix et de la manière la plus redoutable. Pourquoi dois-je alors me taire sur les dangers qui guettent notre pays à ce tournant de la vie politique qui passera à coup sûr d’un régime politique à un autre ? Combien sont-ils ces jeunes à perdre leurs vies, à devenir mutilés et exilés ? Devons-nous être acceptés coupables et complices des conséquences imprévisibles et incalculables de ce que nous connaissons déjà ?
A la conférence nationale souveraine, la quasi-totalité des Opposants avait opté pour le régime parlementaire après le réquisitoire sans complaisance de feu Edem KODJO contre le régime présidentiel et toutes les déviations présidentielles.
Le premier gouvernement de transition est un exemple typique du parlement, même s’il est un peu dilué.
Depuis les accords mixtes paritaires, nous sommes allés vers un régime semi-présidentiel. Alors pourquoi a-t-on peur d’innover, d’essayer une autre forme de régime politique ?
Il est vrai que le souhait de beaucoup de Togolais c’est que ce genre de révision ou changement de la Loi fondamentale se fasse après les législatives d’Avril 2024 et pour d’autres encore les Députés qui sont actuellement à l’Assemblée Nationale ne sont pas représentatifs.
Ah non!! Il faut éviter de semer la confusion dans l’esprit des Togolais par ce matraquage idéologique, basé sur la manipulation des consciences, la logomachie, le verbiage et la démagogie.
Les Députés ont un mandat populaire selon la Constitution de 1992. Et cette situation apparente est créée et entretenue par les boycotts répétés et réitérés des élections législatives.
Nous savons tous depuis 1994, après la victoire de l’opposition aux législatives, comment ils ont géré cette victoire sans le grand Parti d’alors, l’UFC . On a encore en mémoire les conséquences issues du boycott des législatives de 2002 et de 2018.
Ça fait mal de se rappeler de ces moments où l’opposition à la chance de prendre aussi l’hémicycle. Diable ! A FORCE DE CHERCHER CE QU’ON NE PEUT PAS TROUVER, ON FINIT PAR TROUVER CE QUE L’ON NE CHERCHE PAS!
Finalement bon nombre de Togolaise et Togolais doutent de l’honnêteté de nos opposants qui veulent quelque chose et son contraire !
L’exemple le plus frustrant c’est l’absence de certains de ses ténors qui sont invités pour éclairer les Togolais sur leur appréhension, vis-à-vis de la nouvelle constitution. Une émission en direct sur une chaîne nationale que la majorité des Togolais souhaite vivement.
Vraiment notre pays va mal, avec les mêmes scénarios. Alors dites-leur qu’ils enlèvent le nom de la ” Paisible population ” dans leur business.