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29 mars 2024

Démolition du bâtiment central du grand marché de Lomé : Les techniciens de CECO BTP à pied d’œuvre

Les agents de CECO-BTP établissant le périmètre de sécurité avant le démarrage des travaux proprement dit.
Les agents de CECO-BTP établissant le périmètre de sécurité avant le démarrage des travaux proprement dit.

Les travaux de démolition du bâtiment central du grand marché de Lomé, victime d’un incendie en janvier 2013, ont débuté hier matin par la fermeture des issues menant audit bâtiment et la délimitation du périmètre de sécurité. Le processus de démolition proprement commencera dans quelques heures.

Les travaux de démolition et de ramassage des débris sur le site vont durer deux mois et coûteront à l’État togolais une bagatelle somme de 621.914 752 francs CFA.

«A l’heure actuelle, le bâtiment s’est sérieusement dégradé,

il est à sa 3e phase de destruction. C’est une bombe à retardement qui peut s’effondrer à n’importe quel moment. Ces mesures se justifient par l’urgence et le degré de dangerosité de la situation puisqu’on ne sait pas de quel côté le bâtiment va basculer lors de sa démolition », a indiqué le président de la délégation spéciale de la commune de Lomé, le Contre-amiral Fogan Adégnon, au cours d’une réunion d’information et de sensibilisation tenue mardi dernier à la mairie de Lomé et qui a réuni des représentants des commerçantes sinistrées.

Un périmètre de sécurité comprenant les rues alentour à ce bâtiment y compris les boutiques avoisinantes sera défini dès mercredi, a souligné le président de la délégation spéciale. Ainsi, pendant les deux mois que vont durer les travaux, les commerçantes dont les boutiques sont adjacentes au bâtiment, ne pourront avoir accès à leur commerce qu’à pied. Mais avant cela, durant la phase de démolition qui se fera aux explosifs, toutes les rues proches du périmètre de sécurité seront complètement fermées et interdites d’accès pendant 10 jours.

Les femmes commerçantes présentes à cette réunion ont soulevé quelques inquiétudes relatives aux dommages collatéraux sur les boutiques alentours, à la caution des plus hautes autorités de l’État auprès des banques et des services d’impôt pour les boutiques qui seront fermées pendant ce processus.

C’est à la société CECO BTP que revient la tâche de démolition de ce bâtiment endommagé par le feu.

« C’est un miracle que ce bâtiment tienne encore debout », s’est étonné le représentant de la société Céco BTP. Pour lui, « les poteaux porteurs, la dalle et toute la structure ne tiennent plus qu’à un fil. La réalisation de cette démolition comporte des risques tellement énormes qu’on ne peut pas se permettre de les effectuer en présence de commerçants et des riverains », a-t-il expliqué.

Afin de permettre le bon déroulement des opérations de démolition, les ministres de la Sécurité, des Travaux publics et de l’Administration territoriale avaient dans un communiqué conjoint invité « tous les usagers des ces marchés à respecter scrupuleusement les dispositifs de sécurité mis en place. Des même, les boutiques et les magasins riverains qui s’ouvrent directement sur ces bâtiments devront rester fermés jusqu’à la fin des travaux ».

Les activités des  commerçants et commerçantes des bâtiments victimes d’incendies ont été délocalisées sur de nouveaux sites.

Lors de la marche hebdomadaire du Collectif sauvons le Togo (CST) samedi dernier, Jean-Pierre Fabre a déclaré que « nous devons en finir avec l’affaire d’incendies et voir nos frères  libérés ». « Je veux bien comprendre que la démolition des bâtiments signifie que les enquêtes sont terminées et que les auteurs sont finalement connus. S’il en est ainsi, je crois qu’il vaut mieux lever les inculpations qui pèsent sur nous et surtout libérer tous ceux qui sont encore détenus dans le cadre de cette affaire », avait-il tempêté. L’on se demande quel rapport existe-t-il entre la démolition de ce bâtiment et la libération des personnes incarcérées dans le cadre des enquêtes menées pour déterminer les auteurs et complices de ces actes de criminels. Deux enquêtes avaient été réalisées à la demande du gouvernement par un Français et un Israélien après prélèvement. Selon les résultats présentés par le procureur de la République, Blaise Essolizam Poyodi, « en ce qui concerne l’origine des incendies, les experts sont unanimes. Ils concluent à des incendies criminels en raison de multiples foyers sans ‘’séquence de feu’’ entre eux constatés sur les lieux ».

La démolition du bâtiment incendié serait-elle synonyme d’une remise en cause des travaux des experts étrangers ? A Jean-Pierre Fabre de répondre. L’enquête n’est pas encore close. S’il a des éléments de preuve nouveaux, il pourra les présenter au procureur au lieu de verser dans des élucubrations.

JPB

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