Le 04 juin 2013, l’Assemblée Nationale adoptait le nouveau code de la route qui remplaçait l’ancien obsolète. Une nécessité due au développement du trafic routier qui devenait de plus en plus important et surtout du nombre des cas d’accidents mortels sur les routes du Togo. En 2013, il y a eu un peu plus d’un milliers de morts dûs aux accidents de la circulation selon les chiffres du ministère de la sécurité et de la protection civile. Il fallait donc arrêter l’hémorragie et palier surtout au plus presser car la situation devenait intenable.
Le nom respect du code de la route, les surcharges, l’excès de vitesse, la non- observance des mesures de sécurité comme le port de casque ou la ceinture de sécurité sont pointés du doigt par l’autorité. Il fallait donc réagir. Ce qui fut fait ce 04 juin 2013. Conscient du fait que les togolais ont acquis de mauvaises habitudes depuis des décennies en la matière, le gouvernement s’est donné du temps pour une période de sensibilisation afin de permettre aux citoyens d’intégrer petit à petit, ces nouvelles habitudes à adopter sur nos routes.
C’est ainsi que des campagnes de sensibilisation ont été menées par le ministre de la sécurité en personne en collaboration avec les syndicats des transporteurs et des mototaxis sur toute l’étendue du territoire nationale à la grande satisfaction de tous. Pour une fois au Togo, l’unanimité s’est faite sur le sujet. Tous ont reconnu qu’il faut saisir le taureau par les cornes.
Mis en application de quelques mesures du nouveau code par les usagers.
Depuis l’annonce de l’adoption de cette loi par l’assemblée, il est agréable de constater que les usagers ont commencé par mettre en application certaines dispositions de cette loi notamment le port de casque sur les motos et la ceinture dans les voitures. La situation quelque peu cocasse au début du semestre dernier évolue. Il est loisible de voir à l’arrêt des feux tricolores, beaucoup de conducteurs dont le buste est barré de la ceinture de sécurité. Il est de même pour les motocyclistes qui portent fièrement le casque. Les plus surprenantes sont les clients des mototaxis (Zed ou zem).
Ces derniers n’hésitent pas à acheter des casques personnels qu’ils emmènent au bureau ou à leur lieu de rendez-vous. Le casque devient sans qu’on ne s’en rende compte un accessoire indispensable autant que le sac ou les lunettes. On ne peut que se féliciter de cette prise de conscience des togolais quand bien même le nombre est insuffisant car, il faut l’avouer les habitudes ont la vie dure.
C’est ainsi que bon nombre de conducteurs de moto circulent encore la tête non protégée et de surcroit grillent les feux rouges à volonté. Certains conducteurs de Taxi et autres voitures privées oublient carrément de ceindre leur corps quand ils sont au volant. Ceux qui sont de bonnes foi avouent leur difficulté à pratiquer cette nouvelle façon de faire, les autres, pris en flagrant délit invoquent l’ignorance de l’existence de cette nouvelle loi ou de sa non adoption par le parlement. Ce qui amène souvent à des situations de tensions entre eux les forces de l’ordre qui pour le moment, continuent leur œuvre de sensibilisation en rappelant aux conducteurs de mettre leur ceinture de sécurité ou d’inviter un motocycliste à acheter un casque.
Prorogation de la période de la sensibilisation sur le nouveau code.
La décision du gouvernement de proroger le délai de sensibilisation sur instruction du chef de l’Etat est à saluer. C’était évident que si la loi entrait en application au 1er Avril comme cela avait été dit au préalable, on aurait assisté encore à des situations de tension sociale comme on en connait dans notre pays. Il faudrait alors que le gouvernement intensifie la campagne de sensibilisation en ajoutant d’autres moyens à ceux déjà existants. Le ministère de la sécurité doit mettre à contribution les media notamment les radios privées de la capitale et de l’intérieur du pays, les journaux de la presse privée, multiplier les affiches géantes. Il faut aussi encourager les syndicats des conducteurs, les associations de consommateurs à mener une sensibilisation de proximité accrue auprès de leurs adhérents.
Il faut aussi que la loi en elle-même fasse l’objet de conférence publique, de table ronde et de débat publique pour que la population puisse posséder le contenu. Car, de cette nouvelle loi sur le code de la route, beaucoup de togolais n’en savent pas grand-chose si ce n’est le port de casque et de la ceinture de sécurité alors que la loi compte 30 articles. Des actions de divulgation et de dissémination massives dans ce sens porteront bien vite des fruits.
Enfin, le gouvernement doit fixer une date pour l’entrée effective de la loi, une date qui sera publiée partout ou besoin sera et régulièrement dans les media pour qu’au jour J, aucun togolais ne puisse dire que ” je ne savais pas”.
A.S.