Dans le cadre de la troisième édition des Dialogues sur la Prospérité en Afrique (APD 2025), le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a partagé, avec ses pairs africains, les partenaires multilatéraux et un parterre d’investisseurs, les opérateurs économiques et chercheurs africains, sa vision une intégration économique de l’Afrique à partir des investissements dans le secteur des transports et de la logistique.
Pour le chef de l’Etat togolais, il faut privilégier trois approches majeures, comme axes stratégiques pour le financement et le développement des infrastructures économiques et sociales, gage d’une prospérité intégrée sur le continent.
Champion du Marché unique de transport aérien en Afrique (MUTAA), Faure Gnassingbé porte plus haut la voix du Togo dans cette dynamique de construction d’un marché commun africain. Pour lui, il est nécessaire un marché africain plus résilient et une intégration régionale afin de faire face aux crises mondiales et réduire la dépendance dans les secteurs énergétiques.
« Un marché commun africain doit être conçu comme un espace de résilience où la coopération régionale sert à renforcer les capacités locales et à protéger notre indépendance stratégique. L’idée n’est pas seulement de libéraliser le commerce, mais de bâtir un écosystème économique souverain » a affirmé le chef de l’Etat togolais lors de son allocution.
Au regard des enseignements tirés de l’histoire de notre continent, Faure Gnassingbé a donc proposé un modèle d’intégration économique équilibré, garantissant une répartition équitable des bénéfices du marché commun. Il a réitéré, à cet effet, son engagement en faveur d’une intégration régionale ancrée dans une vision pragmatique, tenant compte des disparités économiques et géographiques entre les nations africaines.
« L’intégration économique ne va pas résoudre d’elle-même les problèmes structurels en Afrique, comme les inégalités économiques ou les disparités géographiques. Elle doit être le moteur de l’économie et de prospérité partagée. Pour cela, nous devons commencer par reconnaître les asymétries entre pays et proposer des solutions adaptées. Le chemin vers l’intégration ne se fera pas de la même façon pour les petites économies africaines que pour les grandes. Un modèle d’intégration flexible est possible, mais cela demande des stratégies bien pensées, des institutions solides et des engagements clairs » a-t-il précisé.
Cette approche de l’intégration économique inclusive et réaliste, pour rappel, témoigne d’une volonté de dépasser les écueils du passé, afin que la cohésion et l’équité puissent mieux prospérer entre les Etats africains.
Pour le chef de l’Etat togolais, la mise en œuvre efficace de cette approche passe aussi par des mécanismes de compensation pour certaines économies, mais aussi des investissements massifs dans des infrastructures transfrontalières pour réduire les écarts entre les hubs économiques et les régions les plus enclavées, notamment les zones rurales.
De la place des infrastructures dans la souveraineté des économies africaines
Rôle stratégique des infrastructures dans la souveraineté économique de l’Afrique, troisième approche mise en lumière par le Président Faure Essozimna Gnassingbé. Routes, ports, réseaux ferroviaires et infrastructures numériques constituent le socle même de la Souveraineté économique africaine et les piliers d’une intégration économique efficace, pouvant favoriser la mobilité des biens, des services et des capitaux à travers le continent.
« L’investissement dans nos infrastructures publiques peut devenir, le socle de notre souveraineté, de notre capacité à échanger, à produire et à prospérer. L’infrastructure est bien plus qu’un simple réseau de routes, de ports ou de lignes électriques. C’est ce qui permet à nos échanges de se faire. C’est ce qui relie nos communautés. Sans elle, l’idée même de marché commun reste théorique » a déclaré le chef de l’Etat.
Dans cette optique, Faure Gnassingbé a souligné la nécessité de mobiliser des investissements massifs pour moderniser et interconnecter les infrastructures africaines, notamment à travers la mise en place de corridors économiques reliant les pôles industriels et agricoles du continent ainsi que la création des Guichets uniques pour les formalités douanières. Le Président de la République s’est réjoui des initiatives prises par le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dans ce domaine et les progrès déjà réalisés.
Une occasion également d’insister sur l’importance des infrastructures numériques, pierre angulaire d’une économie africaine compétitive et résiliente. Le Président de la République a plaidé en faveur d’un développement accéléré des plateformes numériques transfrontalières, de manière à fluidifier les échanges commerciaux et à renforcer l’inclusion économique des Petites et moyennes entreprises (PME).
« La digitalisation peut facilement devenir un levier d’exclusion si elle n’est pas pensée de manière inclusive. La mise en œuvre des accords commerciaux digitaux en Afrique nécessite des efforts pour que les petites entreprises notamment celles des autres valeurs ne soient pas laissées de côté » a ajouté le président togolais.
Précisons que cette adresse du chef de l’Etat togolais a recueilli un avis favorable auprès de ses homologues et les représentants des institutions économiques et financières partenaires des Dialogues pour la prospérité de l’Afrique (APD).
Le forum international d’Accra organisé à l’initiative conjointe de l’Africa prosperity network (APN) et du Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) a réuni plusieurs dirigeants africains, des investisseurs et opérateurs économiques autour du thème « Réaliser les marchés uniques de l’Afrique grâce aux infrastructures : investir, connecter et intégrer ».
Pour rappel, l’Africa Prosperity Network (APN) est une organisation panafricaine qui a pour but de faire progresser la vision de « l’Afrique que nous voulons » telle que définie dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine. APN intervient dans plusieurs domaines notamment économique, l’industrie, les infrastructures, les finances et la sécurité.
Crédo TETTEH