La nouvelle saison de production du soja a été lancée la semaine dernière sur le site de la Zone d’aménagement agricole planifié (ZAAP), de Pya à Kara. Elle a été placée sous le thème : “Développement de la filière soja au Togo, une affaire de tous”.
Il faut dire que les temps sont durs pour les sojaculteurs ; la saison écoulée n’étant pas à la hauteur des espérances de tous les acteurs de la filière, à savoir semenciers, producteurs, commerçants et exportateurs. ” Les stocks de semence existent encore dans les magasins, la graine de soja encore sous les bras des producteurs. Nous savons tous naturellement ce qui peut s’en suivre, comme l’abandon de la filière. Mais nous restons déterminer pour cette nouvelle campagne ” a indiqué Poussouwè Komlan Kadzakadè, le président du conseil interprofessionnel de la filière Soja (CFIS-Togo).
On se rappelle de la mauvaise humeur exprimée par les acteurs de la filière le mois dernier au siège du CFIS. 80 000 tonnes de soja, toujours stockées dans les magasins peinaient à trouver preneur sur le marché. ” Vraiment, la campagne nous a découragés, surtout nous les femmes. Avec la production de soja, on arrive à s’en sortir et à s’occuper de nos enfants, surtout leur scolarisation. Voilà que la campagne a été très mauvaise. Nos produits n’ont pas été pris comme on le veut. On loue la terre à 25 000 FCFA, on produit, on ne vend pas. Nos stocks sont emmagasinés dans nos chambres. Nous sommes découragés “, expliquait une productrice de la région des plateaux.
A Kara, les problèmes qui ont miné la filière ont été exposés afin de trouver des solutions et sonner la remobilisation. La finalité est de redynamiser les producteurs, pour davantage de mobilisation dans la culture du soja, afin de canaliser de nouveau les énergies pour plus de nouveaux exploits. Il s’est agi de rappeler aux acteurs impliqués, les techniques de production et de conservation du soja, pour parvenir à un produit de qualité favorisant son écoulement rapide sur le marché national et international.
A l’occasion, les organisateurs ont entretenu les producteurs sur la culture du soja, très exigeante, et comportant plusieurs phases. Celles-ci sont le choix, la préparation et l’entretien du sol, le choix des semences (semences certifiées), le semis et le démariage. Toutes ces étapes requièrent beaucoup d’attention, afin d’obtenir un bon rendement. ” Nous voulons atteindre plus de 300 mille tonnes de soja pour que tout le monde y trouve son compte, afin que les transformateurs trouvent le volume nécessaire pour leur unité et que les exportateurs continuent aussi par vivre de leur activité d’exportation de soja “, a dit le Président du CFIS.
La volonté des acteurs de la filière soja est d’en faire une activité durable, compétitive, inclusive, génératrice d’emploi et contribuant efficacement à l’amélioration des revenus. Ils demandent donc que les autorités compétentes les accompagnent sérieusement, afin que les problèmes de la campagne écoulée ne se reproduisent plus. Plus de retards de signatures d’agrément, de retards de lancement de campagne, qui feront perdre des contrats aux exportateurs.
Pour le moment, c’est l’écoulement des stocks restants qui demeurent un casse-tête. Pour le Conseil Interprofessionnel de la Filière Soja (CIFS-Togo), la situation est préoccupante en ce début de la campagne de production. Il faut vite céder les stocks car une analyse du marché montre que les prix ne vont pas monter cette fin de campagne de commercialisation. ” Nous invitons tous les acteurs à libérer les stocks sur les prix actuels proposés avant le début de la nouvelle campagne “, ont fait savoir les responsables du CFIS.
