La campagne de commercialisation de l’anacarde a été lancé le 13 Mars dernier dans la ville de Kara, par le ministre délégué du commerce, de l’artisanat et de la consommation locale, Professeur HOUNAKE Kossivi. A l’occasion, le Conseil interprofessionnel de la filière anacarde du Togo (CIFAT) a annoncé le prix d’achat bord champ de la noix qui est de 425 F /Kg, contre 325 F.CFA la saison précédente, soit une hausse d’environ 30% d’augmentation.
La veille, les acteurs de la filière ont discuté du thème de la 2è édition de la Journée Nationale de l’Anacarde du Togo (JNAT) qui est “Renforcement des capacités productive et commerciales de la filière anacarde : enjeux et défis”.
Selon Mawuko komlan GOZAN, le président de la CIFAT, l’instauration de cette campagne vise à faire connaitre le produit à la population Kara puis encourager la population togolaise à consommer les pommes et noix de cajou. ” Le fruit était autrefois diabolisé, disant qu’on ne le consomme pas avec du sucre ou du lait, ce qui est faux. Mieux, il est très riche en éléments nutritifs Cette journée permet alors de rendre visible le produit, de présenter le produit et ses dérivées ainsi que ses bienfaits à la population “, a-t-il déclaré.
Pour cette saison, la production est estimée à 45 000 tonnes. 10% seulement de cette quantité sera transformé au Togo. Le reste (90%) est exporté à l’état brut. ” Ceci ne crée pas de la valeur ajoutée. Nous encourageons donc les acteurs du secteur à aller vers la transformation “, a exhorté le président de la CIFAT.
Dans l’optique d’un meilleur développement de la campagne en cours et celles à venir, les producteurs, acheteurs et transformateurs d’anacardes ont convenu de plusieurs accords qui s’étendent sur 07 points notamment la quantité de production des noix de cajou fixée à 20 tonnes avant d’obtenir le quitus de transports des noix vers Lomé, ou encore les sanctions en cas de fraudes dans la commercialisation. Le Conseil Interprofessionnel de la Filière Anacarde du Togo (CIFAT) a appelé l’interprofession à miser sur la qualité et l’excellence. ” Aujourd’hui nous devons aller vers la professionnalisation de nos activités, la contractualisation.
Dans la sous-région et même dans le monde nous avons tous un marché commun : le marché de l’Inde et du Vietnam. Et donc si nos producteurs ne renforcent pas leurs capacités, leurs produits seront déclassés “, a déclaré Mawuko Komlan GOZAN.
Au Togo, la noix de cajou est le 3ème produit d’exportation agricole, aussi bien en volume qu’en valeur, derrière le coton et le soja. Pour porter à échelle cette production, le CIFAT mène des réflexions sur l’amélioration des anacardiers. Il y a de cela quelques années, le Togo a importé avec, l’expertise du Ghana, un ensemble de clones améliorés. Au même moment des études sont faites au niveau des arbres élites au plan national qui ont conduit à la sélection de 29 clones locaux à fort potentiel. ” Un bilan s’impose sur le matériel végétal amélioré importé. Nous avons à ce jour au Togo, une petite concurrence entre les plants importés et ceux qui ont été sélectionnés chez nous. Il faudrait une étude de comparaison qui puisse nous permettre de voir les plus adaptés et performants pour une bonne vulgarisation “, a laissé entendre Koriko Adjemini, porte- parole des producteurs de noix de cajou au Togo.
A en croire le CIFAT, les résultats de cette étude vont permettre de dresser une cartographie des arbres les plus rentables et adaptées aux conditions locales. Cette approche vise à renforcer la compétitivité de la filière en assurant aux producteurs un accès aux meilleures variétés pour optimiser leur rendement. Un appel est lancé aux pouvoirs publics et aux différents partenaires de la filière de soutenir la réalisation de cette étude comparative des anacardiers au plan national.
Koudjoukabalo