Arrêté au domicile de ses parents aux environs de 7h30 du matin le vendredi 19 septembre,le rappeur togolais Tchala Essowè Narcisse alias Aamron a été gardé à vue à la police judiciaire, présenté à un juge d’instruction et libéré sous contrôle judiciaire. Il est visé par plusieurs chefs d’accusation, notamment trouble aggravé à l’ordre public, appel au soulèvement populaire et incitation de l’armée à la révolte, selon le Procureur de la République, Mawama Talaka
L’affaire Aamron, entre insulte publique, diffamation et limite juridique de la liberté d’expression dans notre pays
Dans le dossier de l’artiste Aamron, certaines langues estiment assister à une répression politique ou une tentative d’intimidation des artistes,
Mais ce qu’il ne faudra pas tout de même perdre de vue, est que la liberté d’expression, bien que consacrée par la Constitution, s’exerce dans les limites prévues par la loi.
Autrement dit, l’affaire Aamron met plutôt en lumière la limite juridique de la liberté d’expression au Togo. La critique politique est permise, mais l’insulte publique et la diffamation envers les autorités constituent des infractions.
Dans cette situation, il est nécessaire de dissocier les faits et les actes afin d’éviter tout amalgame. Il importe donc de ne pas faire la promotion d’une mayonnaise ou de ne pas tout mélanger. Une œuvre artistique ou une opinion critique ne saurait être automatiquement confondue avec un délit.
Il ne faut de ce fait pas perdre de vue, que l’artiste s’est exprimé au-delà de l’opinion critique. Les autorités, en réponse, ont réagi en faisant appliquer la rigueur de loi pénale. Comme quoi, la libre expression ne saurait servir de couvert à des actes illégaux : les droits fondamentaux comme la liberté d’expression ou de manifestation ne peuvent justifier des actes de subversion ou de vandalisme.
Cette distinction est cruciale pour préserver la cohésion sociale .Critiquer pacifiquement un gouvernement est un droit, mais appeler à la violence ou proférer des injures graves envers autrui relève de l’abus punissable, selon les spécialistes du droit
L’action du gouvernement encadrée par la loi
Nul ne peut nier le fait que le gouvernement togolais agit dans le cadre de la loi. Cequi confère une légitimité juridique à son action dans cette affaire. Le Togo se définit comme un État de droit où la loi joue le rôle d’arbitre : elle garantit l’existence des libertés, tout en fixant les limites, notamment lorsqu’elles deviennent des instruments de nuisance ou de trouble à l’ordre public.
Il faut également rappeler que la Constitution togolaise du 6 mai 2024 garantit certes la liberté d’expression, mais surtout dans le respect des lois en vigueur.
Cette position du gouvernement dans l’affaire Aamron s’inscrirait dans une logique de défense de l’état de droit en ce sens que la loi garantit l’exercice des libertés fondamentales tout en en fixant les bornes pour prévenir les abus. Autrement dit, la loi est la condition même de la liberté, mais aussi sa limite lorsque celle-ci dégénère, ce qui en fait un instrument de garantie de la paix sociale.
Plus précisément dans le cas d’Aamron, pour les connaisseurs et sans langue de bois, faire respecter la loi pénale n’est pas seulement légal, c’est présenté par les autorités comme légitime et nécessaire pour préserver le respect mutuel et la stabilité sociale face à des dérives considérées comme dangereuses.
Ce qui est primordial ici est d’éviter les amalgames.. Il ne s’agit ni de criminaliser l’expression artistique ou l’opposition en tant que telles, ni de tolérer que la liberté d’expression serve d’alibi à des infractions.
Somme toute, le défi reste de taille. Garantir un espace d’expression libre pour les artistes et citoyens, tout en utilisant la loi de manière impartiale pour sanctionner les abus et les dérives qui menacent la paix sociale.
Crédo TETTEH