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21 novembre 2024
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Accusé d’attribuer trop de marché gré à gré, le Ministre des Travaux Publics réagit

Le Ministre Ninsao Gnofame des Travaux publics
Le Ministre Ninsao Gnofame des Travaux publics

Le ministre des Travaux Publics n’est pas du tout d’accord avec les accusations du Secrétaire général adjoint du syndicat national des entrepreneurs en bâtiments et travaux publics, Komlan Seydou. Non seulement il réfute ces affirmations, mais il démontre que les raisons qui l’amènent des fois à procéder par entente directe au lieu d’un appel d’offres formel proviennent de ces entreprises elles-mêmes. La médiocrité de ses entreprises serait en cause. Ninsao Gnofam répond à nos questions.
Les entrepreneurs membres du SNE BTP, vous accusent de privilégier certains au détriment des autres. Ils parlent même de trop cession de marchés publics de gré à gré. Comment expliquez-vous cette situation ?
Merci, je l’ai appris également. Jusqu’au moment où je vous parle, aucun entrepreneur, aucun syndicat des entrepreneurs ne m’a approché pour évoquer la question. Mais je voudrais dire une chose. Depuis 2009, nous sommes dans un nouveau cadre en ce qui concerne l’attribution des marchés publics et des services publics. Mais, lorsqu’ils nous disent que nous faisons du gré à gré, ça dépend ! Il suffit de se référer aux textes et en ce sens là, le nouveau code des marchés publics autorise l’administration à aller vers l’entente directe ou le gré à gré sous certaines conditions. Je prends par exemple le cas des travaux que nous avons réalisés autour de la Place de l’indépendance.

Le cas des travaux qui sont actuellement en cours d’exécution pour relocaliser les commerçants victimes des incendies des marchés. Nous avons dû demander l’autorisation de la direction nationale de contrôle des marchés publics pour permettre de réquisitionner des entreprises pour le faire. Mais ce faisant, nous prenons sur nous des responsabilités parce que nous voulons que les travaux soient réalisés dans certaines conditions précises, et compte tenu de cette responsabilité, nous ne pouvons pas faire appel à n’importe quelle entreprise. Ça, il faut que les gens le notent très bien. Nous avons ici un registre de notation des entreprises. Nous connaissons toutes nos entreprises. Comment elles fonctionnent. J’ai vu certains entrepreneurs sur certaines chaînes de télévision privées
qui ont indexé à plusieurs reprises le ministère des travaux publics de faire du gré à gré. Mais ce chef d’entreprise, s’il le veut, nous allons faire la confrontation et je vais lui apporter les preuves que nous pouvons faire du gré à gré si toutes les entreprises travaillent comme son entreprise. Des chantiers qui n’ont pas pu aboutir ou qui ont été mal fait, ils le savent quand ils le disent.
Ces entreprises à qui vous avez fait l’entente ou du gré à gré, vous voulez dire qu’elles sont les meilleurs sur le terrain au jour d’aujourd’hui ?
Oui, nous les notons. Quand on donne les travaux à trois ou quatre entreprises en même temps dans les mêmes conditions, celles qui terminent la première avec satisfaction, je crois qu’il n’y a pas à dire. Elle est la meilleure. Nous avons des entreprises qui avaient moins de travaux à faire par rapport aux concurrentes qui n’ont pas pu terminer les travaux à tant. Et celles qui avaient plus de travaux ont
pu terminer avant, sans même être interpellé par l’administration, parce qu’il y a des problèmes. Les entrepreneurs eux-mêmes le savent.
Si les textes vous donne la possibilité, Monsieur le Ministre, donner du gré à gré, est-ce qu’il n’y a pas de limite, à partir du moment où beaucoup d’entreprises attendent sur le terrain et que vous ne les laissez pas se confronter sur le terrain de la concurrence, est-ce qu’il n’y a pas de limite à tout cela ?
Dire que nous faisons du gré à gré aux mêmes entreprises c’est faux.
Il faut savoir qu’aujourd’hui, dans le cadre des travaux que nous sommes entrain de réaliser, l’Etat a initié une façon de financer ces travaux-là. Et c’est sur les préfinancements. Nous disons, bon, nous n’avons pas d’argent pour financer les travaux de telles routes, mais nous voulons les réaliser. Nous demandons aux entreprises de nous faire des propositions et d’apporter des financements pour les réaliser.
La demande se fait comment ?
La demande peut se faire par appels d’offres ou directement en sélectionnant les meilleures entreprises.
Et vous le faites régulièrement ?
Nous ne le faisons pas régulièrement. Je suis désolé quand on dit que nous le faisons régulièrement, c’est comme si chaque jour, chaque semaine nous attribuons les travaux. Il ne faut pas confondre. Nous venons d’être saisi par exemple que, dans le cadre des travaux du grand contournement, avec les dernières pluies, des cimetières ont été emportés. Il est entrain de pleuvoir. Vous voulez que moi je me mette
à lancer un appel d’offre dont l’attribution ne peut intervenir
qu’après trois mois, au moins pendant qu’il pleut, pendant que les gens sont dans l’eau. Et quand je demande à faire un avenant à l’entreprise qui est entrain de réaliser les travaux d’entreprendre très rapidement la construction des bassins ou de réaliser un assainissement pour éviter que des gens soient inondés, qu’on m’accuse de faire du gré à gré, je ne comprends pas.
On croit comprendre d’ailleurs que vous donnez les marchés non seulement gré à gré, mais vous les donnez à d’autres qui surfacturent et qui reviennent pour distribuer les reste dans le circuit. Comment contrôlez-vous ces situations ?
Aujourd’hui pour faire une bonne route, on ne dépasse pas moins de un milliard pour faire seulement un kilomètre.
Les gens pensent qu’ils peuvent faire moins.
C’est eux qui le pensent. Nous les avons mis à plusieurs reprises à l’épreuve et nous avons vu les résultats qu’ils sont sortis. Je ne peux pas par exemple avec la reconstruction de la nationale N°1 attribuer un marché de cette importance là à une entreprise dont je sais pertinemment qu’elle n’a pas les moyens de le réaliser ! Pourquoi nous voulons faire du plaisir à quelqu’un alors que nous savons qu’il n’a pas les capacités de réaliser les travaux. Nous lançons un appel d’offre pour réaliser les travaux, et c’est le maître d’ouvrage qui a le droit, c’est le code des marchés qui le dit, de sélectionner sous notre responsabilité l’entreprise dont nous jugeons les capacités suffisantes pour réaliser les travaux comme nous le voulons. Quand on dit l’argent circule, c’est vrai. C’est compte tenu du coût des travaux. Vous prenez cent kilomètres de route, vous dépassez cent cinquante milliards pour le réaliser. Même par appel d’offre, vous imaginez, les cent cinquante milliards ne peuvent pas être remboursés avant vingt ans ! Mais nous ne pouvons pas construire une route qui ne peut pas aller au delà de vingt ans, c’est au-delà du terme de remboursement du crédit. Comment vous voulez qu’on donne des travaux aux entreprises pour des raisons, je n’en sais lesquelles, pour un crédit que l’Etat doit payer pendant vingt cinq ans, trente ans, qui va construire une route qui aura une durée de vie de cinq ans.
Vous préférez ça ? Lorsqu’on dit que nous donnons du gré à gré, nous avons une expérience. Il y a deux ans, la section Novissi Aéroport, la voie qui a été aménagée en deux fois deux. Lorsque nous avions voulu reconduire le marché un an après, on nous a dit non qu’il faut faire un appel d’offre. Nous avons fait l’appel d’offre. Vous savez combien on a payé pour cette route là ? Dans les mêmes conditions, la route quand les études avaient été faites et attribuées à l’entreprise, c’était pour trois cent cinquante millions. Mais quand on fait l’appel d’offre, l’Etat a déboursé six cent millions pour faire ce tronçon de six cent mètres. Et c’est le cas aujourd’hui lorsque j’entends dire que nous avons fait du gré à gré à SATOM. Il ne s’agit pas du gré à gré.
L’appel d’offre pour Golf Club, SATOM aurait été gagné vraiment. Maintenant les quatre rues, comment vous les avez attribués ?
Je vais vous expliquer. En 2011, dans le cadre du programme
d’aménagement de la zone lagunaire, SATOM avait enlevé l’essentiel des marchés sur concurrence. Mais à un moment donné, ces voies là ne pouvaient pas être réalisées, parce que le financement ne suffisait pas. Et l’année passée en 2012, nous avons repris les négociations avec le bailleur. Et comme en 2009, parallèlement aux études qu’on faisait pour la réalisation de l’échangeur, on avait lancé le programme d’aménagement de ces voies-là, le financement n’a pas suffit. Et donc, nous avons décidé, qu’au lieu d’aller à l’échangeur, nous allons différer un tout petit peu le projet de l’échangeur et pouvoir réaliser, réaménager toutes les voies d’accès à l’échangeur.
On a repris le dossier. On l’a réévalué. On s’est retrouvé
pratiquement à plus, une fois et demi, le coût de 2009. Qu’est-ce qu’il faut faire. Nous avons proposé au bailleur et à la commission nationale des marchés publics le problème que nous avons. Nous avons dit bon, nous prenons sur nous de négocier avec SATOM qui avait enlevé les marchés normalement, et nous avons discuté avec SATOM. Si elle
peut nous maintenir les mêmes prix de 2009 pour 2013, c’est ce que nous avons fait. Est-ce que c’est ce qu’on appelle de gré à gré ? Je parie que si nous avions lancé l’appel d’offre, nous n’aurions pas pu réaliser même deux des quatre voies.
Maintenant comment allez vous faire pour ramener le calme ? Il y a un peu de zizanie dans le secteur du BTP.
Oui, moi je pense qu’au lieu d’aller sur les antennes des chaînes privées pour critiquer l’administration, ce sont nos partenaires de toujours ces entreprises-là, qu’elles viennent à nous. Nous allons discuter. S’il y a des choses à corriger, nous allons le faire ! Mais nous aussi, nous allons leur expliquer la position de l’administration. Tous les projets que nous avons lancés qui n’étaient pas prévus en 2009 dans le cadre du projet d’urgence, pour ces travaux, ils n’ont qu’à se préparer, nous allons lancer l’appel d’offre. Le dossier est déjà prêt, elles n’ont qu’à soumissionner et nous verrons bien.

Source : | PA-LUNION

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