4ème Forum Royaume-Uni et Afrique francophone : La Vision de Faure Gnassingbé

Depuis hier mercredi, Lomé abrite le quatrième Forum Royaume-Uni et Afrique francophone. Présent à la cérémonie officielle d’ouverture, Faure Essozimna Gnassingbé, le Président du Conseil, a relevé l’importance de  la tenue de cet événement dans la capitale togolaise, marquant  l’ouverture d’un nouveau chapitre du partenariat entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone.

Nouveau chapitre du partenariat  entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone

Faure Gnassingbé a rappelé que les deux parties partagent désormais une même ambition : « passer d’une relation d’assistance fondée sur des dons à de véritables relations économiques, construites sur l’échange, l’investissement, la création de valeur et la complémentarité des savoir-faire ».

Le Président du Conseil a, à cet effet, présenté les atouts et les opportunités d’investissement que les deux parties peuvent mettre en synergie pour rendre ce partenariat plus dynamique et mutuellement bénéfique. Du côté africain, il a évoqué la jeunesse, les ressources naturelles et le potentiel d’innovation du continent.  En ce qui concerne les atouts et opportunités du Royaume-Uni, le Président du Conseil a mis en avant l’expertise, la technologie et les capitaux que le pays peut apporter.

Selon le Président du Conseil, le Togo, au regard de son riche potentiel naturel, de son dynamique capital humain, de son ouverture économique, des réformes ambitieuses entreprises pour améliorer le climat des affaires, ainsi que de sa stabilité politique et de son engagement constant en faveur de la paix et de l’intégration sous-régionale, se situe au point de rencontre stratégique entre ces deux mondes.

Le pays incarne ainsi cette Afrique moderne, confiante et connectée, qui s’ouvre, qui relie et qui aspire à une coopération équitable, durable et fondée sur la création de valeur partagée et inclusive.

« Avec notre port en eau profonde, nos réformes pro-investissement, notre stabilité politique et notre engagement régional exemplaire, notre pays est devenu l’un des principaux points de convergence entre l’Afrique et le reste du monde. ».

Au-delà de l’ambition économique, le Président du Conseil a émis le vœu de voir ce forum devenir un véritable espace de dialogue, de concertation et de vision partagée, destiné à abolir les murs linguistiques et à lever les barrières économiques, afin d’ériger de solides ponts de prospérité entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone.

Faire des infrastructures, des leviers de souveraineté, de croissance et de compétitivité

L’une des ambitions majeures de ce partenariat est de faire des infrastructures des leviers de souveraineté, de croissance et de compétitivité pour l’Afrique francophone, en privilégiant des projets mieux conçus, mieux financés et mieux intégrés.

« Il s’agit d’investir pour produire, pas seulement de construire », a déclaré le Président du Conseil. Selon lui, les infrastructures ne sont pas de simples dépenses, mais de véritables investissements stratégiques. Construire un port, une route, une ligne électrique ou un réseau numérique n’a de sens que si ces travaux permettent aux entreprises locales de produire, de transformer et d’exporter davantage.

Pour le Président du Conseil, les infrastructures utiles sont celles qui relient le champ au marché, le producteur à la transformation, l’idée à l’innovation. Et c’est cette vision qui guide le Togo dans ses initiatives de modernisation et de développement économique.

La modernisation du Port de Lomé, le développement des corridors logistiques, ainsi que des réseaux énergétiques et numériques, positionnent le Togo comme un hub régional dynamique, capable de jouer un rôle clé dans les chaînes de valeur mondiales.

Le Président du Conseil a également invité les partenaires britanniques à investir dans ces infrastructures productives, qui soutiennent la transformation industrielle en Afrique.

« Nous invitons nos partenaires britanniques à investir avec nous dans ces infrastructures productives qui soutiennent la transformation industrielle africaine et créent de la valeur locale pour que l’investissement dans le béton devienne investissement dans le développement ».

Cette approche illustre la volonté du Togo de combiner croissance économique, innovation et coopération internationale, tout en renforçant sa position stratégique en Afrique de l’Ouest.

Faire entrer les acteurs locaux dans les chaînes de valeur

Poursuivant sa réflexion sur les leviers du développement, le Président du Conseil a insisté sur l’importance de construire la croissance à partir de la base, en soutenant les petites et moyennes entreprises (PME), en valorisant la créativité des jeunes et l’audace des entrepreneurs. Il a souligné qu’il est essentiel de donner toute leur place aux entrepreneurs africains, aux jeunes et aux femmes, afin de renforcer l’innovation et l’inclusion dans les chaînes de valeur :

« Le développement ne se décrète pas, il se construit par la base, dans le tissu des petites et moyennes entreprises, dans la créativité des jeunes et dans l’audace des entrepreneurs. Il faut donner ici toute leur place aux entrepreneurs africains, aux jeunes et aux femmes. ».

Il apparaît clairement que ce forum se veut une tribune pour une Afrique qui entreprend, innove et transforme. Le Président du Conseil a ainsi rassuré les partenaires sur la capacité des PME africaines à franchir un nouveau seuil, en participant activement à l’intégration régionale et globale, notamment dans des secteurs clés tels que l’agro‑industrie, le numérique et les services.

Pour atteindre cet objectif, a-t-il précisé, ces entreprises n’ont pas tant besoin d’assistance que de partenariats intelligents, mais plutôt des facilités d’accès au capital, à la formation et aux partenariats technologiques. Dans cette dynamique, le Royaume-Uni peut, selon le Président, jouer un rôle clé dans cet écosystème, en soutenant l’investissement patient et en connectant les incubateurs et les fonds d’innovation.

« Investir dans les PME africaines aujourd’hui, c’est le pari le plus rentable sur l’avenir du continent », a-t-il conclu, réaffirmant l’importance stratégique de la coopération économique basée sur le partage de savoir-faire et le soutien aux acteurs locaux.

Croissance verte, révolution numérique et intégration régionale : les piliers de l’avenir économique de l’Afrique francophone

Pour assurer un avenir radieux au continent, le Président du Conseil a identifié deux forces capables de transformer durablement les économies : l’énergie propre et l’innovation numérique, qu’il considère comme les grands accélérateurs de la prospérité africaine.

Il a souligné, à cet effet, la double transition verte et numérique qui représente pour de nombreux pays africains une opportunité de saut technologique, permettant de contourner des décennies de dépendance industrielle et d’inventer des modèles plus sobres, plus inclusifs et plus intelligents. Les partenaires britanniques peuvent, à cet égard, accompagner l’Afrique à construire directement l’économie de demain.

Cependant, le Président du Conseil a insisté sur le fait que cette transformation doit rester avant tout humaine, car « chaque investissement dans une ferme solaire, une fintech ou une ville intelligente doit également être un investissement dans l’emploi pour la jeunesse, dans l’accès des femmes aux opportunités économiques et dans la cohésion sociale ». « Dans un monde de plus en plus instable, la durabilité n’est plus un luxe : c’est notre nouvelle frontière économique et morale » a-t-il ajouté.

Faire de l’intégration sous-régionale, le moteur d’un marché africain ouvert sur le monde

Enfin, le Président du Conseil a mis en avant l’intégration régionale de l’Afrique francophone comme moteur d’un marché africain ouvert sur le monde. Selon lui, le succès du forum dépendra de la capacité des acteurs à penser au-delà des frontières nationales, car le développement pays par pays n’a plus beaucoup de sens.

« L’intégration régionale est notre meilleur outil pour réussir à l’échelle mondiale », a-t-il déclaré avant de souligner que les investissements britanniques en Afrique francophone ne seront durables que s’ils s’appuient sur des chaînes régionales interconnectées et sur des plateformes logistiques et industrielles reliant plusieurs marchés francophones et anglophones.

Ces interconnexions sont, a-t-il fait remarquer, les vraies infrastructures du futur, des leviers de développement qui s’inscrivent pleinement dans l’engagement du Togo pour la Zone de libre-échange continentale africaine (ZELECAf), qui offre 1,4 milliard de consommateurs et le plus grand marché émergent du monde.

La réalisation de ces ambitions dépend de l’ouverture de corridors régionaux de croissance, connectant à la fois les marchés francophones et anglophones, à l’image du corridor Lomé-Lagos-Accra-Abidjan.

Pour que cette intégration devienne réalité, le Président du Conseil a également insisté sur la nécessité de l’harmonisation des régulations, les facilités du commerce, la simplification des procédures et la création des conditions prévisibles pour les investisseurs. Pour le Président, la fluidité administrative et la transparence réglementaire sont les infrastructures invisibles du commerce moderne dont les économies africaines ont besoin.

En accueillant ce forum, Lomé souhaite incarner une Afrique ouverte, connectée et confiante, qui ne se contente plus de commercer avec le Royaume-Uni, mais qui choisit de croître avec lui.

Le Président du Conseil a lancé un appel aux partenaires britanniques : investir non seulement dans les infrastructures traditionnelles, mais aussi dans les frontières de la croissance africaine, dans l’économie verte, la transformation locale des matières premières critiques, la finance digitale et les industries créatives.

Il a lancé un appel solennel aux partenaires britanniques, les invitant à s’engager aux côtés de l’Afrique dans une coopération tournée vers l’avenir et l’innovation.

« Nous appelons nos partenaires britanniques à regarder avec nous vers l’avenir : à investir non seulement dans les infrastructures traditionnelles, mais aussi dans les frontières de la croissance africaine, dans l’économie verte, la transformation locale des matières premières critiques, la finance digitale et les industries créatives. Ensemble, nous pouvons créer des chaînes de valeur qui relient Londres à Lomé, Yaoundé à Birmingham, Dakar à Manchester. Ensemble, nous allons transformer nos ressources en richesses, nos projets en prospérité, et notre coopération en avenir partagé ».

Monsieur Ben Coleman, Envoyé́ commercial du Premier ministre britannique en Afrique Francophone, des autorités politiques et administratives et Monsieur Steven Gray Obe, Responsable de l’Afrique de l’Ouest et centrale pour UK Export Finance (UKEF) ont tour à tour situé l’enjeu de ce forum. Ils ont félicité le Président du Conseil pour sa vision stratégique et son engagement constant en faveur du développement économique, de la coopération régionale et du renforcement du partenariat entre l’Afrique et le Commonwealth.

Les travaux du forum se poursuivent ce jeudi avec plusieurs sessions pays consacrées notamment au Togo, au Cameroun, au Sénégal, au Bénin, à la Mauritanie, à la Côte d’Ivoire, à la République Démocratique du Congo, à la Guinée et au Congo.

Crédo TETTEH (avec presidenceduconseil.gouv ;tg)

 

Partagez sur :