L’introduction du vaccin contre le paludisme dans le programme élargi de vaccination (PEV) est effective depuis la semaine dernière au Togo. Les autorités ont choisi le vaccin R21/Matrix-M pour renforcer les mesures de prévention du paludisme en faveur des enfants. Elles indiquent que le vaccin contre le paludisme est sûr, efficace et gratuit et est administré aux enfants pour leur fournir une protection supplémentaire contre le paludisme.
Le vaccin antipaludique fait partie d’un ensemble de mesures de prévention du paludisme. Il permet de renforcer la protection de l’enfant contre le paludisme. Il s’administre en quatre doses à partir de l’âge de 05 mois. Le vaccin antipaludique est sûr, réduit les cas graves de paludisme et sauve des vies. Le Togo a bénéficié des expériences d’une vingtaine de pays qui ont déjà expérimenté le vaccin. Il s’agit du Ghana, Kénya, Malawi, Cameroun, Burkina Faso, Sierra Leone, Bénin, Libéria, Côte d’Ivoire, Soudan du Sud, Mozambique, République centrafricaine, Niger, Tchad, République démocratique du Congo, Soudan, Nigéria, Mali, Guinée… ” Le vaccin contre le paludisme vient comme une stratégie de plus pour soulager les populations. Il est déjà introduit dans 20 pays depuis début 2024. Le Togo bénéficie de l’expérience de ces différents pays pour garantir une bonne utilisation de ce vaccin “, a déclaré lors d’une conférence de presse, Dr WOTOBE Kokou Marin, Secrétaire Général du ministère de la santé et de l’hygiène publique

On informe que cette vaccination concerne les enfants de 5 mois d’âge. Le vaccin choisi est le R21-Martrix (CYVAC) Ce vaccin est administré en quatre (04) doses selon le calendrier suivant : 1ère dose au 5ème mois ; 2ème dose au 6ème mois ; 3ème dose au 7ème mois et 4ème dose au 15ème mois. Les quatre (04) doses sont nécessaires pour offrir une meilleure protection. Le vaccin R21/Matrix-M, entièrement gratuit, viendra compléter les autres interventions de lutte contre le paludisme, déjà en place, telles que la distribution de moustiquaires, la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, la chimioprévention saisonnière, la chimioprévention pour les femmes enceintes, le traitement préventif intermittent chez les nourrissons et la prise en charge précoce des cas avec des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine.
Le ministre en charge de la Santé a fait savoir que malgré des efforts accrus du gouvernement, la lutte contre le paludisme nécessite des outils additionnels et innovants. ” C’est pourquoi, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé, et après une analyse rigoureuse de la situation épidémiologique dans notre pays, nous avons choisi d’intégrer le vaccin antipaludique R21/Matrix-M dans notre calendrier vaccinal “, a expliqué Prof. Darré. Il a demandé aux parents de faire vacciner leurs enfants à partir de 5 mois d’âge pour les protéger contre cette maladie.
Au Togo, le paludisme sévit de façon endémique sur l’ensemble du territoire national, et sa transmission dure toute l’année avec une recrudescence en saisons de pluies. Les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans constituent les groupes les plus vulnérables et les plus exposés aux formes graves du paludisme. Le paludisme représente 40% des consultations externes et 25% de toutes les admissions à l’hôpital. Selon le rapport 2024 du programme National de Lutte contre le Paludisme, le Togo a enregistré en 2024, 2 182 671 cas de paludisme parmi lesquels 993 décès dont 70% d’enfants de moins de 05 ans.
La cheffe de fil des partenaires techniques et financiers, Dr Erinna Corinne Dia a affirmé que l’atteinte d’une bonne couverture vaccinale dépendra de l’adhésion de tous et de la lutte contre la désinformation. L’oratrice a exhorté toutes les parties prenantes à relayer la bonne information et à adopter des comportements favorables à la vaccination. Elle a réitéré l’engagement et la disponibilité des partenaires pour poursuivre les efforts pour le renforcement du PEV de routine et l’introduction réussie du vaccin antipaludique.
En plus des autres mesures préventives, le vaccin contre le paludisme vient renforcer davantage la protection des enfants. Selon les estimations tirées des études de modélisation, environ 500 000 décès d’enfants pourraient être évités grâce aux vaccins antipaludiques d’ici 2035 si ces vaccins étaient déployés à plus grande échelle dans les zones de transmission modérée et élevée du paludisme.
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