En juillet dernier, le Togo a accueilli la Caravane de sensibilisation, d’information et de formation sur le commerce frontalier à petite échelle. Initiée par la CEDEAO, l’objectif général de l’édition 2025 est de favoriser le commerce transfrontalier et d’optimiser les opérations des petits commerçants, en renforçant leur connaissance et leur compréhension des réglementations ainsi que des initiatives communautaires connexes.
A travers une série d’activités d’information, la caravane a pour but de sensibiliser et de former les femmes et tous les acteurs concernés par le commerce transfrontalier à petite échelle, le long des corridors reliant les États membres de la CEDEAO. ” Ce lancement nous a permis d’acquérir de précieuses connaissances, de mieux comprendre nos droits et devoirs relatifs aux frontières dans l’exercice de notre commerce. Cet enseignement nous permettra désormais de mieux gérer nos activités, et de traverser les frontières avec plus d’efficacité et de sérénité “, a déclaré Chantal KPELEMIA, la représentante des commerçantes transfrontalières à petite échelle du Togo.
Au ministère du commerce, on informe que le commerce transfrontalier à petite échelle représente aujourd’hui près de la moitié des échanges commerciaux intra-africains, et constitue le principal revenu de subsistance pour des milliers de femmes et de jeunes engagés dans ce domaine. Au Togo, les femmes contribuent à plus de 50% du PIB et sont majoritaires dans le secteur informel. Elles occupent une part significative dans le volume des activités commerciales.
Dans ce cadre, le gouvernement togolais a engagé des réformes : Togo Trade Portal, pour un accès numérique à l’information commerciale ; réduction des documents d’exportation à fournir ; guichet unique SEGUCE, pour simplifier les formalités douanières ; mécanisme d’Alerte aux Obstacles au Commerce (MAOC), pour signaler et résoudre les difficultés ; accompagnement ciblé des PME, notamment féminines, pour leur intégration aux chaînes de valeur régionales.
Pour les autorités, le commerce transfrontalier à petite échelle est un levier puissant de développement économique et social. Il concerne principalement les femmes et les jeunes filles, qui y trouvent une source de revenu et de dignité. Dans les marchés, sur les routes, aux frontières, les femmes sont au cœur des flux économiques informels. ” Soutenir les commerçantes transfrontalières, c’est investir dans la cohésion régionale, la paix dans la sous-région et dans un modèle de développement inclusif et durable, des valeurs chères au Président du Conseil, SEM Faure Essozimna GNASSINGBE “, a indiqué la ministre de l’action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme lors du lancement de la caravane à Lomé. Elle a formulé le vœu que cette campagne permette de mesurer le chemin parcouru, de réaffirmer les engagements des Etats, et surtout, d’ouvrir de nouvelles perspectives pour ces femmes courageuses, résilientes et battantes, qui portent les économies des Etats.
En effet, le Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG)-Dakar relève que toutes ces transactions aux frontières contribuent fortement à la génération de richesses, à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire au sein des ménages vu la densité et de l’intensité des flux commerciaux qui s’y déroulent. “Cette campagne d’information et de sensibilisation des commerçantes transfrontalières à petite échelle représente une étape majeure dans les efforts collectifs pour soutenir et renforcer l’autonomisation économique de ces femmes “, a déclaré Sandra OULATE FATTOH, Directrice du CCDG. Elle a précisé que cette initiative va contribuer à bâtir des pôles économiques durables, à renforcer l’autonomisation des femmes, et à promouvoir une intégration régionale inclusive et prospère.
Il est à noter que l’édition 2025 de la campagne servira également de plateforme de retour d’expérience, afin de recueillir des informations précieuses auprès des femmes et des parties prenantes ayant participé aux éditions antérieures.
Réalisée avec le soutien du Gouvernement togolais, à travers le Ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, cette initiative a permis aux revendeuses de produits agricoles, de denrées alimentaires, de produits agro-industriels transformés et aux prestataires de services, qui traversent quotidiennement les frontières, d’approfondir leur compréhension des textes communautaires, des instruments d’intégration régionale, ainsi que des mécanismes de protection de leurs droits dans l’exercice de leurs activités.
Koudjoukabalou