Syndicalisme au Campus : Mélange de genres
A travers un récent communiqué de presse à l’issue du Conseil des ministres, le gouvernement togolais a annoncé le programme officiel des commémorations pour les 20 ans du décès du Père de la Nation, feu Général Gnassingbé Eyadéma le 5 février prochain. Ainsi, cette commémoration a l’allure d’une activité officielle et nationale. Tant des activités multiformes et intellectuelles sont à l’agenda.
C’est ainsi également que l’Université de Kara a accédé à une sollicitation qui n’a pas été du gout de la synergie des élèves et étudiants du Togo. Ce syndicat croit « à une exploitation des institutions universitaires à des fins populistes et politiques ». Tout simplement parce que « le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans un courrier en date du 22 janvier 2025, a instruit le président de l’Université de Kara « de prendre toutes les dispositions pour une participation massive de la communauté universitaire » à une conférence prévue dans le cadre de la commémoration du 20ème anniversaire du décès de feu Général Gnassingbé Eyadema.
Il faut préciser que le thème de la conférence est intitulé : « L’attentat de Sarakawa et son impact sur le tissu socio-économique ».
Normalement, pour des étudiants, c’est l’occasion de poser toutes les questions au cours de cette conférence si tant est que les esprits sont réellement disposés à approfondir les connaissances et à tendre vers une recherche de la vérité.
C’est dire que cette activité n’a aucun lien avec la politique mais plutôt avec notre mémoire collective. Rappelons que la conférence en question fut animée par un professeur d’université et cela portait la marque d’un comité scientifique composé d’experts reconnus pour leur niveau en histoire contemporaine
Susciter une participation des étudiants est justement une façon de permettre à l’université de remplir son rôle de formation civique des étudiants. Si le questionnement devrait être le domaine de définition de tout étudiant épris de vérité, toute interprétation malveillante, mal intentionnée et abusive devrait être proscrite.
Il faut déplorer le fait que des étudiants se méprennent et tentent de politiser vaille que vaille toute action posée dans le cadre national en confondant leurs convictions légitimes avec la réalité.
Revisiter particulièrement l’histoire et son impact
La conférence, animée par un professeur d’université et soutenue par un comité scientifique composé d’experts reconnus, n’avait rien de sorcier ou de diabolique. Il s’agissait de revisiter cet événement historique et son impact sur le développement socio-économique du Togo.
Le but poursuivi n’était pas de politiser la communauté universitaire, mais d’offrir un espace de réflexion civique et historique, contrairement aux accusations de la SEET.
« La présence des étudiants à cette conférence s’inscrit dans le rôle fondamental des universités : former des citoyens éclairés et responsables », nous a précisé un représentant du ministère de l’Enseignement Supérieur.
Selon les autorités, l’objectif de l’événement était de transmettre des enseignements historiques aux nouvelles générations, afin qu’elles comprennent les défis et les choix qui ont façonné le pays.
Nécessité de préserver la mémoire des figures historiques de notre pays
« Cette conférence n’a aucun lien avec la politique, mais avec la mémoire collective et l’histoire contemporaine du Togo. La politisation de cet événement par la SEET est déplorable », a expliqué un officiel.
Au-delà des controverses, cet événement rappelle l’importance de préserver la mémoire des figures historiques qui ont marqué le pays. Ces initiatives académiques contribuent à maintenir vivante une mémoire nationale partagée, essentielle pour forger une identité collective.
Il est donc crucial de reconnaître que l’histoire nationale transcende les querelles partisanes. Ce qui n’est l’avis de la SEET et de son président Bertin Bandiangou, qui a qualifié cette initiative de « tentative de redorer le blason d’un régime impopulaire ». Une critique infondée et mal intentionnée qui expose au contraire les réelles motivations, manipulations et ambitions de celui qui la porte. Malheureusement. Un mélange de genres.
Crédo TETTEH