Les députés togolais de la Vème législature de la IVème République ont effectué leur rentrée parlementaire, avec l’ouverture, le 1er avril dernier, de la première session ordinaire de l’année 2014. La cérémonie a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, Dama Dramani, en présence du Premier ministre, Arthème Ahoomey-Zunu, des membres du gouvernement et divers personnalités politiques, militaires, et religieuses. Elle s’est déroulée en présence d’un
invité d’honneur, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kibgafori Soro.
Cette nouvelle session placée sous le signe de la préservation de la paix sociale, aura pour principal cahier de charges les réformes institutionnelles et constitutionnelles voulues par la classe politique dans la perspective de la présidentielle de 2015.
Conformément à l’article 55 de la Loi fondamentale du Togo, le président de l’Assemblée Nationale, Dama Dramani, a procédé, mardi 1er avril dernier, à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2014. Placée sous le thème : ” Préserver la paix sociale pour garantir le progrès et la liberté pour tous “,
cette cérémonie a été une occasion pour le premier responsable de l’institution, Dama Dramani, de saluer le climat de convivialité et de respect mutuel qui règne au sein de l’hémicycle, ce malgré les divergences politiques. Il a invité les élus du peuple à faire mentir davantage les oiseaux de mauvais augures qui avaient prédit une législature poudrière où les disputes et les querelles de clocher seraient légion. “Je voudrais demander aux uns et aux autres de faire en sorte que nos débats continuent de se tenir dans une ambiance de courtoisie, j’allais dire de respect mutuel et de sérénité. Il
le faut car le travail qui nous attend est colossal et nous devons éviter de nous distraire avec des querelles de clocher qui ne serviront nullement la cause de notre peuple”, a lancé M. Dramani aux parlementaires.
L’un des grands sujets qui attend le parlement, reste la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers temps au sein de l’opinion. Certains Etats-majors des partis politiques, notamment l’ANC, qui a quémandé un dialogue où l’on pourra aborder cette question sensible.
Face à cette agitation de l’opposition, l’on se demande à quoi auraient servi les différents cadres de discussions (le CPDC, le CPDC rénové, etc.).
Qu’importe le Président Faure, loin de se laisser prendre à ce jeu, renvoie tous les acteurs politiques au respect des lois et institutions de la République. Ainsi, cette question de réformes institutionnelles et constitutionnelles devrait se régler à l’Assemblée nationale et nulle part ailleurs.
Le président de cette institution sensible à cette question, recommande à tous les acteurs de donner une chance à la concertation, au dialogue et à la négociation dans la recherche des solutions aux difficultés conjoncturelles et structurelles qui existent et qui surviendront. ”
Dans la perspective donc des débats sur les réformes envisagées, j’en appelle au bon sens et au réalisme des honorables députés et les invite à œuvrer dans l’intérêt supérieur du Togo en favorisant le consensus qu’exigent les enjeux “, a martelé Dama Dramani. ” Cela contribuera à garantir un avenir
radieux au Togo “, a-t-il souligné.
Guillaume Soro propose de constituer un groupe parlementaire d’observation électorale
Invité d’honneur de cette ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale togolaise, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kibgafori Soro, venu à Lomé avec un ” message d’amitié et de fraternité “, n’est pas passé par quatre chemins pour exhorter les Africains à s’engluer dans une nouvelle dynamique qui suggère l’action. Il suggère ” de signer un accord interparlementaire bilatérale et de constituer un groupe d’observateurs électoraux qui interviendront alternativement dans chacun de nos pays en qualité d’observateurs et de contrôleurs de la transparence, de la cohérence et de la pertinence de l’organisation électorale qui a été mise en place à l’occasion de chaque consultation “. Même s’il reconnait que ce n’est pas du rôle premier du député, Soro estime néanmoins ” qu’il est temps que nous prenions pleinement notre destinée en main et que nous nous mettions en situation de devenir rapidement des experts en validation des résultats des différentes consultations “.
Selon lui, cette observation des élections au Togo et en Côte d’Ivoire, qui doit commencer par le contrôle des élections législatives respectives des deux pays, permettra aux deux pays d’apprendre
“plus rapidement à balayer devant notre porte avant de nous ériger en censeurs de la démocratie “. Il ne s’agirait pas, pour Soro Guillaume, de ” dépasser précisément notre champ de compétence en tant
que défenseurs du peuple et du temple de la loi “, mais plutôt de ” s’inscrire dans la continuité en écrivant de nouvelles pages du livre qui nous raconte l’histoire d’une relation exemplaire qui nous ressemble et qui nous rassemble “, et surtout, de rappeler aux élus du peuple une mission très importante : ” celle de préparer l’émergence de la démocratie, en développant, dans tous nos domaines de compétence, une culture de la bonne gouvernance.”
Notons qu’il existe des ” liens séculaires qui unissent nos deux peuples “. La Côte d’Ivoire et le Togo sont liés par l’histoire. C’est du salon du président Eyadéma Gnassingbé à Lomé II, alors mandaté par ses pairs, que les protagonistes de la crise ivoirienne sont repartis à Abidjan en 2003 avec des accords (Lomé I et Lomé II) pour un début de sortie de crise…
Rappelons que l’actuelle Assemblée nationale togolaise est issue des législatives du 25 juillet dernier où l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir) a raflé 62 sièges sur les 91 disponibles, contre 19 pour le Collectif “Sauvons le Togo” (CST), 06 pour la coalition Arc-en-ciel, 03 pour l’Union des Forces de Changement (UFC) et un unique pour Sursaut National.
Jean-Pierre B.